Will I Am lors de son concert parisien à Bercy de lundi 16/12, fait venir son ami Stromae pour un Alors On danse d'anthologie. Notre belge a pu testé le public de Bercy qu'il retrouvera en Novembre 2014.
Tellzetruth dénonce sur Twitter les hypocrisies qui rongent notre société trop crédule et/ou trop complaisante.
Notre ambition, ici : Analyser et décortiquer, sans concession et sans langue de bois, l'actualité musicale.
Music was my first love, and it would be my last, Music of the future and Music of the past...
jeudi 19 décembre 2013
mercredi 18 décembre 2013
Stromae interviewé sur Europe 1 le 18 Décembre
Stromae était l'invité de Thomas Sotto dans Europe 1 matin et a donné une belle leçon d'humilité ...sur laquelle beaucoup d'artistes devrait prendre exemple
revoici cette interview :
Stromae : "Le racisme a toujours existé" par Europe1fr
dimanche 15 décembre 2013
NMA : du couru d'avance, des couacs et Will I Am qui assure
Je ne vais tirer aucune gloire de mon quasi sans fautes sur le pronostic des lauréats des NMA qui ont été à la hauteur de ce qu'on pouvait en attendre d'un programme NRJ - TF1.
Dans certains cas, çà a même été pire que ce qu'on pouvait se permettre d’espérer : meilleur clip pour les One Direction devant les clips de Stromae (??!!) et, surtout, le couac technique sur la chanson de Katy Perry.
On ne peut que juste retenir deux belles surprises : le prix mérité de James Arthur (volant la vedette à Alex Hepburn) et les prestations de Will I Am . Et encore dans ces deux cas, certains éléments ont franchement gâché notre plaisir...
Dans le détail, si Nrj a reservé 2 prix à Katy Perry qui, au moins, ne sera pas venue pour rien, il y a fort à parier que l'américaine se souviendra longtemps de l'erreur du technicien qui a confondu bande playback et bande play-back orchestre (bande son sans voix sur laquelle chante les artistes live, dans la plupart de ce type de show).
L'américaine a assuré sa prestation malgré tout. Et même, en grande professionnelle, nous a joué la grande surprise lors de la remise du prix Artiste internationale (voir la photo) et a même réussi à faire une sacrée vanne sur les One Direction. Cependant, il y a fort à parier que TF1 aura beaucoup de mal à obtenir à nouveau l'artiste sur ses plateaux.
Pour sauver un pathétique palmarès, on peut se réjouir que Stromae, un des rares qui ait assuré parfaitement ses 2 performances, reparte avec 2 trophées largement mérités (meilleur artiste, meilleur chanson), mais NRJ se paie le luxe de se ridiculiser en faisant passer ses 2 clips derrière celui des One Direction. Le management du boys band a dû exiger que les garçons repartent avec 2 statuettes (comme Psy l'année passée) alors il a bien fallu céder ....
Sinon, mis à part le maestro belge, on ne peut pas dire que nos frenchies aient brillé par leurs qualités vocales. Je passe sur la brochette des jeunes artistes qui ont massacré la pauvre chanson de Pagny qui n'en méritait pas tant, mais voir Tal (meilleur chanteuse francophone, rien que çà) chanter en playback dans un tel show (ou encore Alizée ridicule dans son duo avec Will I Am) n'est pas tout à fait ce qu'on pourrait attendre d'elles (si compter qu'on puisse attendre quelque chose de ces deux chanteuses).
Même Joyce Jonathan, pourtant très à l'aise en live, a chanté en playback : et qu'on aille pas nous dire que c'est à cause de la mise en scène de sa chanson. Tout le monde (et ses fans en premier) l'aurait préférée chantant réellement sa chanson avec sa guitare.
Mais ce n'était encore pas tout : Le pire a été de voir Olympe et Alex Hepburn chantant en play back Under, alors que Nikos venait de vanter leur qualité vocale respective : pathétique ! J'espère que l'un ou l'autre des artistes en expliqueront la raison, au moins à leurs fans.
Du coup, moi qui avait pronostiqué la victoire de l’écossaise pour la révélation internationale, je suis heureux de voir James Arthur (qui a publié un très beau premier album) remporter le prix. Mais pourquoi, TF1 et NRJ ont ils décidé de lui faire chanter sa sublime chanson Impossible en duo avec Tal ?
Si le britannique (qui cartonne dans le monde entier ) n'est pas encore très connu dans l'hexagone, il aurait pu très bien défendre seul sa chanson. Encore une idée préconçue et à tort de TF1. Gageons, au moins, que ce prix et sa prestation lui ouvre les portes du marché français.
Pour terminer, on ne retiendra que 2 points positifs de cette soirée :
Pour faire le bilan : beaucoup de couru d'avance, trop peu de surprise et une soirée très mièvre par rapport à ce qu'on pouvait espérer.
et le plus grave, c'est de voir notre piètre chanson francaise n'assurant pas une cacahuète face à Katy Perry et Will I Am, stars internationales, assurant le show et faisant le "job" dans des conditions pas des plus favorable.
Finalement, je crois comprendre pourquoi TF1 et NRJ sont des médias que je suis moins que les autres.
Dans certains cas, çà a même été pire que ce qu'on pouvait se permettre d’espérer : meilleur clip pour les One Direction devant les clips de Stromae (??!!) et, surtout, le couac technique sur la chanson de Katy Perry.
On ne peut que juste retenir deux belles surprises : le prix mérité de James Arthur (volant la vedette à Alex Hepburn) et les prestations de Will I Am . Et encore dans ces deux cas, certains éléments ont franchement gâché notre plaisir...
Dans le détail, si Nrj a reservé 2 prix à Katy Perry qui, au moins, ne sera pas venue pour rien, il y a fort à parier que l'américaine se souviendra longtemps de l'erreur du technicien qui a confondu bande playback et bande play-back orchestre (bande son sans voix sur laquelle chante les artistes live, dans la plupart de ce type de show).
L'américaine a assuré sa prestation malgré tout. Et même, en grande professionnelle, nous a joué la grande surprise lors de la remise du prix Artiste internationale (voir la photo) et a même réussi à faire une sacrée vanne sur les One Direction. Cependant, il y a fort à parier que TF1 aura beaucoup de mal à obtenir à nouveau l'artiste sur ses plateaux.
Pour sauver un pathétique palmarès, on peut se réjouir que Stromae, un des rares qui ait assuré parfaitement ses 2 performances, reparte avec 2 trophées largement mérités (meilleur artiste, meilleur chanson), mais NRJ se paie le luxe de se ridiculiser en faisant passer ses 2 clips derrière celui des One Direction. Le management du boys band a dû exiger que les garçons repartent avec 2 statuettes (comme Psy l'année passée) alors il a bien fallu céder ....
Sinon, mis à part le maestro belge, on ne peut pas dire que nos frenchies aient brillé par leurs qualités vocales. Je passe sur la brochette des jeunes artistes qui ont massacré la pauvre chanson de Pagny qui n'en méritait pas tant, mais voir Tal (meilleur chanteuse francophone, rien que çà) chanter en playback dans un tel show (ou encore Alizée ridicule dans son duo avec Will I Am) n'est pas tout à fait ce qu'on pourrait attendre d'elles (si compter qu'on puisse attendre quelque chose de ces deux chanteuses).
Même Joyce Jonathan, pourtant très à l'aise en live, a chanté en playback : et qu'on aille pas nous dire que c'est à cause de la mise en scène de sa chanson. Tout le monde (et ses fans en premier) l'aurait préférée chantant réellement sa chanson avec sa guitare.
Mais ce n'était encore pas tout : Le pire a été de voir Olympe et Alex Hepburn chantant en play back Under, alors que Nikos venait de vanter leur qualité vocale respective : pathétique ! J'espère que l'un ou l'autre des artistes en expliqueront la raison, au moins à leurs fans.
Du coup, moi qui avait pronostiqué la victoire de l’écossaise pour la révélation internationale, je suis heureux de voir James Arthur (qui a publié un très beau premier album) remporter le prix. Mais pourquoi, TF1 et NRJ ont ils décidé de lui faire chanter sa sublime chanson Impossible en duo avec Tal ?
Si le britannique (qui cartonne dans le monde entier ) n'est pas encore très connu dans l'hexagone, il aurait pu très bien défendre seul sa chanson. Encore une idée préconçue et à tort de TF1. Gageons, au moins, que ce prix et sa prestation lui ouvre les portes du marché français.
Pour terminer, on ne retiendra que 2 points positifs de cette soirée :
- Will I Am qui, avec une certaine classe, a joué le jeu de ce type de soirée, en venant taper le duo avec Stromae sur Papaoutai et, en acceptant de partager son Scream and Shout avec Alizée (quelle bonté d'âme :-)). Et en plus, il n'est même pas venu pour prendre un prix . Coup de chapeau au leader des Black Eyed Peas !
- la chouette reprise de Mandela Day de Birdy et James Blunt : voilà, ce qu'on attend d'une remise de prix comme les NMA, deux artistes qui font un duo INEDIT et qui ne font pas de promo. Nikos n'a, d'ailleurs, même pas cité le nom de leurs albums respectifs.
Pour faire le bilan : beaucoup de couru d'avance, trop peu de surprise et une soirée très mièvre par rapport à ce qu'on pouvait espérer.
et le plus grave, c'est de voir notre piètre chanson francaise n'assurant pas une cacahuète face à Katy Perry et Will I Am, stars internationales, assurant le show et faisant le "job" dans des conditions pas des plus favorable.
Finalement, je crois comprendre pourquoi TF1 et NRJ sont des médias que je suis moins que les autres.
samedi 14 décembre 2013
Les résultats des NRJ music Awards, avant l'heure
Les NRJ Music Awards : LE problème quand une chaine ou
une radio française veut adapter un format étranger est toujours la perte de
crédibilité et de sincérité.
Si en plus la chaine est commerciale, et si c’est TF1, on
peut être sûr que les intérêts seront avant tout financiers et pas vraiment artistiques.
Mon but ici n’est ni de faire le redresseur de torts ni de
dénoncer une hypocrisie majeure qu’on fait tous semblant de passer sous
silence.
Disons-le donc sans détours : la cérémonie des NMA est totalement
truquée. Plus que n’importe quel show
TV, elle sert à faire la promo des artistes mais ne récompense en rien les
artistes les plus méritants de leur catégorie.
La chose est déjà vite vue pour les artistes internationaux :
ils ne viennent que si c'est pour repartir avec un prix. Cette année, les artistes masculin
et féminin internationaux de l’année seront Katy Perry et Will I Am puisqu’ils
font le déplacement jusqu’à Cannes.
Pour Miss Perry c’est mérité, pour le leader des Black Eyed
Peas, çà l’est un peu moins : son album a plus d’un an et est en fin de
vie. Timberlake ou Thicke, le méritaient un peu plus : dommage pour TF1,
ils n’ont pas prévu de se déplacer.
Les One Direction repartiront avec le prix du groupe de l’année :
dois je rappeler que Muse était au départ sélectionné mais finalement pas
retenu …?
Le groupe français sera, sans surprise, la Troupe de 1789, puisqu’ils seront présents.
Faudrait juste rappeler à Nrj qu’elle commence à dater cette comédie musicale….
Coté Français, on retrouve les artiste estampillés TF1 que
sont Emmanuel Moire, Keen V, Tal, Alizée ou Joyce Jonathan qui repartiront tous
peu ou prou avec un prix : le casse tête pour Nrj et TF1 sera de récompenser qui et dans quelle catégorie.
La difficulté supplémentaire réside en la présence ( çà sauvera la
crédibilité du concours) évidente de Stromae, nommé dans toutes les catégories (artiste francophone,
chanson et clip).
Le pire (mais les NMA nous ont déjà habitué au pire) serait
que le belge n’ait que le prix du clip de l’année pour laisser Keen V ou E.
Moire récompensés pour leurs bons et loyaux services à la chaîne (Danse
avec les Stars et Splatch).
Je m’aperçois qu’il y aurait encore pire : Maitre Gims
se déplace à Cannes. Repartirait il bredouille ? J’en doute. Et si NRJ lui
donnait Artiste masculin de l’année devant Stromae (je vais vomir …) pour laisser celui de chanson de l’année à Joyce
Jonathan ?
Et Si Joyce était meilleur chanteuse pour que Gims est le
prix de la meilleur chanson devant Formidable ?
Du coup, il ne resterait rien à donner à Tal …J’en doute, Tal devrait être
chanteuse de l’année : sinon, pourquoi TF1 lui aurait demandé de participer
à DALS qu’a remporté Alizée avec qui elle fera un duo ce soir ?
Selon moi, il ne peut y avoir de surprise que pour la chanson
internationale de l’année et pour la révélation Française.
Si Get Lucky est
incontestablement le titre de l’année 2013, NrJ sera peut être tenté de remettre
ce prix au Roar de Katy Perry pour la
remercier d’avoir fait le déplacement et répartir avec 2 statuettes (on a déjà
vu çà dans le passé).
Il faudra aussi départager Alex Hepburn et James Arthur qui se déplacent tous les deux à Cannes. Mais mon petit doigt me dit que ce sera la belle écossaise qui parle si bien français.
Voilà, à part çà, les NMA c'est aussi une soirée sympa avec des duos (Birdy et James Blunt, cette année) et des medleys, des performances spéciales (on attend beaucoup de Stromae) et un Nikos, toujours parfait pour ce type de soirée.
dimanche 8 décembre 2013
Lorde Pure Heroine : vous allez vite être addict
La précocité a toujours intrigué, même si le milieu artistique nous a déjà habitué à la production de jeunes talents.
Arrive ensuite Team , le nouveau single, avec son ambiance plus joyeuse et positive. Un morceau qui se veut plus fédérateur où l’artiste rappelle (à ses semblables ?) que la réalité est différente de ce qu'on peut voir sur nos écrans. " We 're in each other's team" , répète t elle. .
les 3 morceaux suivants sont un peu plus lents et évoquent les préoccupations typiques de la génération des jeunes adultes comme l’obsession de la violence dans la société ou l'images qu'ont ces jeunes de leur image et de leur imperfections (White teeth teens ).
L'album se termine par A world alone, la chanson la plus pop du disque. Elle fait le triste bilan qu'une relation amoureuse a toujours une fin et vous laisse seul : un autre des problèmes existentiels de sa génération. Au passage, Lorde parle même de bavardage inutile sur internet : un comble pour une personne si jeune.
Au final, un très bel album, une musique addictive que vous aurez du mal à retirer de votre platine tant vous apprécierez le réécouter : ce Pure héroïne vous en serez vite addict, je vous le garantis.
Et s'il vous prend l'envie d'aller en rehab : surtout, comme disait Amy, dites No ..no..no
et si 10 titres vous laissent sur votre faim, vous pouvez encore vous procurer les 4 titres bonus inclus dans The Love Club Ep ,vous avez encore une chance de le trouver ici
Un dernier cadeau : Lorde reprend dans une sublime version déstructurée, le Everybody wants to rule the world de Tears For Fears sur la nouvelle BO de Hunger Games : à découvrir absolument
Dans le pire des cas, il s'agit d’artistes kleenex ultra marketés (faut il vraiment que je cite des noms ?), et dans le meilleur, on voit émerger des jeunes auteurs compositeurs avec un talent évident : Ella Yelich O'Connor dite Lorde fait partie de ceux là.
En Mars 2013, son premier EP , the love club (comprenant 5 titres originaux) a été un véritable carton et son 1er single, Royals, s'est classé n°1 dans 15 pays dont les Etats Unis où il est resté 8 semaines en tête du Billboard Hot 100.
Véritable pépite pop sobre et limpide, on découvre avec Royals notamment, une jeune Neo Zelandaise de 16 ans à la voix grave et puissante, capable d'écrire des paroles d'une incroyable maturité.
Ce morceau ultra efficace, à la production minimaliste (confiée à Joel Little qui a co composé l'album), installe la musique de Lorde aux frontières d'une pop flirtant du côté ambient et blues, voire hip hop et grime (un courant anglais teinté de drum'n'bass et de garage).
L'influence du rap (que la demoiselle a dû beaucoup écouter) y est très présente ainsi que celle de la musique de Lana del Rey à laquelle l'ambiance des chansons fait immédiatement penser.
Lorde évoque belles voitures et fancy clothes (que pourraient lui apporter la célébrité) tout en rappelant que ce n'est pas pour elle : "that kind of luxe just ain't for us". Et ces belles voitures, elle préfère en rêver "we're driving cadillacs in our dreams".
Après donc ce premier EP, voici qu'arrive enfin Pure Héroïne.
Toutes les chansons de ce premier album explorent les thèmes chers aux jeunes adultes tels l'anxiété sociale, les doutes sur l'avenir, les tentations ou l'attente et les déceptions de l'amour.
Lorde y parle de ses expériences personnelles vécues mais sait aussi prendre le recul suffisant pour en parler en temps qu'observatrice de sa génération.
Vous apprécierez son phrasé qui colle parfaitement au rythme de ses chansons : Elle a le don d'écrire d'écrire des mots qui claquent, et arrive à dire des choses essentielles en peu de mots. Le mensuel Rolling Stone a même parlé d'aphorisme pour parler de ses textes.
Pure Héroïne démarre par la chanson Tennis court (choisi comme second single) qui est une sorte de morceau cousin de Royals. Il marque par encore un peu plus de maturité et de folie, porté par un son de basse et des percussions délicieusement sautillantes . Il se poursuit par 400 Lux (métaphore sur le levé du soleil) a l'allure plus ambient et plus planante. Quand on sait que le 3e morceau est Royals, je peux vous assurer que le plaisir qui est en train de vous inonder n'est pas prêt de s'arrêter là (vous ne zappera pas).
Votre satisfaction se prolonge avec les 4e et 5e pistes : Ribs est un morceau ambient finement ciselé autour des vocaux de la miss. Redoutablement efficace et copieusement jouissif, il évoque la découverte de la maturité et des problèmes de la vie adulte. Il contraste avec la pseudo naïveté de Buzzcut season, témoignage d'une jeune adulte voulant restée à l'écart et vivre dans un hologram pour ne pas voir les explosions on TV.
Ce morceau ultra efficace, à la production minimaliste (confiée à Joel Little qui a co composé l'album), installe la musique de Lorde aux frontières d'une pop flirtant du côté ambient et blues, voire hip hop et grime (un courant anglais teinté de drum'n'bass et de garage).
L'influence du rap (que la demoiselle a dû beaucoup écouter) y est très présente ainsi que celle de la musique de Lana del Rey à laquelle l'ambiance des chansons fait immédiatement penser.
Lorde évoque belles voitures et fancy clothes (que pourraient lui apporter la célébrité) tout en rappelant que ce n'est pas pour elle : "that kind of luxe just ain't for us". Et ces belles voitures, elle préfère en rêver "we're driving cadillacs in our dreams".
Après donc ce premier EP, voici qu'arrive enfin Pure Héroïne.
Toutes les chansons de ce premier album explorent les thèmes chers aux jeunes adultes tels l'anxiété sociale, les doutes sur l'avenir, les tentations ou l'attente et les déceptions de l'amour.
Lorde y parle de ses expériences personnelles vécues mais sait aussi prendre le recul suffisant pour en parler en temps qu'observatrice de sa génération.
Vous apprécierez son phrasé qui colle parfaitement au rythme de ses chansons : Elle a le don d'écrire d'écrire des mots qui claquent, et arrive à dire des choses essentielles en peu de mots. Le mensuel Rolling Stone a même parlé d'aphorisme pour parler de ses textes.
Pure Héroïne démarre par la chanson Tennis court (choisi comme second single) qui est une sorte de morceau cousin de Royals. Il marque par encore un peu plus de maturité et de folie, porté par un son de basse et des percussions délicieusement sautillantes . Il se poursuit par 400 Lux (métaphore sur le levé du soleil) a l'allure plus ambient et plus planante. Quand on sait que le 3e morceau est Royals, je peux vous assurer que le plaisir qui est en train de vous inonder n'est pas prêt de s'arrêter là (vous ne zappera pas).
Votre satisfaction se prolonge avec les 4e et 5e pistes : Ribs est un morceau ambient finement ciselé autour des vocaux de la miss. Redoutablement efficace et copieusement jouissif, il évoque la découverte de la maturité et des problèmes de la vie adulte. Il contraste avec la pseudo naïveté de Buzzcut season, témoignage d'une jeune adulte voulant restée à l'écart et vivre dans un hologram pour ne pas voir les explosions on TV.
Arrive ensuite Team , le nouveau single, avec son ambiance plus joyeuse et positive. Un morceau qui se veut plus fédérateur où l’artiste rappelle (à ses semblables ?) que la réalité est différente de ce qu'on peut voir sur nos écrans. " We 're in each other's team" , répète t elle. .
les 3 morceaux suivants sont un peu plus lents et évoquent les préoccupations typiques de la génération des jeunes adultes comme l’obsession de la violence dans la société ou l'images qu'ont ces jeunes de leur image et de leur imperfections (White teeth teens ).
L'album se termine par A world alone, la chanson la plus pop du disque. Elle fait le triste bilan qu'une relation amoureuse a toujours une fin et vous laisse seul : un autre des problèmes existentiels de sa génération. Au passage, Lorde parle même de bavardage inutile sur internet : un comble pour une personne si jeune.
Au final, un très bel album, une musique addictive que vous aurez du mal à retirer de votre platine tant vous apprécierez le réécouter : ce Pure héroïne vous en serez vite addict, je vous le garantis.
Et s'il vous prend l'envie d'aller en rehab : surtout, comme disait Amy, dites No ..no..no
et si 10 titres vous laissent sur votre faim, vous pouvez encore vous procurer les 4 titres bonus inclus dans The Love Club Ep ,vous avez encore une chance de le trouver ici
Un dernier cadeau : Lorde reprend dans une sublime version déstructurée, le Everybody wants to rule the world de Tears For Fears sur la nouvelle BO de Hunger Games : à découvrir absolument
samedi 30 novembre 2013
Elisa Jo en duo avec De Palmas
Si le premier album de Elisa Jo vous parait trop court et que vous voulez en entendre plus, vous serez heureux d'apprendre que la belle rouennaise a enregistré Jolene , une reprise de Dolly Parton avec De Palmas (inclus sur le nouvel album du chanteur).
et cerise sur le gâteau, ils sont venus jouer leur duo sur le plateau de Taratata.
Enjoy !
mercredi 27 novembre 2013
Robbie Williams live au Grand Journal
Robbie réitère le swing album qu'il affectionne ( Swing when you're winning en 2001) et offre cette année Swings both ways contenant pas moins de 8 inédits (sur 16 titres) au milieu notamment des reprises de Dream a little dream (en duo avec Lily Allen) ou encore Puttin' on the Ritz de Irving Berlin.
C'est ce titre qu'il est venu interprété hier au Grand Journal :
samedi 23 novembre 2013
Etienne Daho, et si retrouver son innocence, c'était gagner en maturité ?
Un
nouvel album de Daho est toujours un événement mais cette fois ci, c’est à plus
d’un titre, puisque l’artiste a été hospitalisé 3 semaines cet été (les suites d’une péritonite qui a failli lui coûter la vie).
Son
disque était prêt depuis le printemps, et il aura donc fallu attendre jusqu’à cette semaine pour découvrir enfin Les chansons de l’innocence retrouvée. Daho
avait hâte de le faire partager...
Voici donc un artiste requinqué et très inspiré qui
nous livre ici un excellent album, continuant le chemin commencé avec l’Invitation (2007) : un album
riche et multiple, introspectif et ouvert qui met en exergue le côté plus sombre et plus serein d’un
chanteur en constante évolution et ne s’endormant pas sur ses lauriers.
Il
s’est beaucoup dit de cet album qu’il serait très dansant : on
pouvait donc s’attendre à quelque chose de léger. Mais c’était mal connaitre la
qualité de l’écriture de notre french pop singer préféré.
Cette innocence là, n'est certes pas à prendre à la légère : derrière une musique parfois simple et pop, il faut savoir apprécier les textes graves d'un artiste en parfaite maîtrise de son art.
Avec ce premier single, Daho a voulu faire un clin d'oeil vers son passé. On y retrouve des réminiscences de Epaule Tatoo alors que Un bonheur dangereux rappelle le dernier jour du reste de ta vie.
Mais, loin de la fraîcheur de ce premier single, ce nouvel opus est tout sauf à prendre à la légère. Dès la première écoute, vous serez sous le charme de l'omniprésence des cordes qui donne une dimension et un habillage symphonique aux chansons.
Daho est allé chercher, pour cela, Jean
Louis Piérot, son complice de Paris
Ailleurs (son plus gros succès, en 1991) qui a co réalisé et co composé les
11 titres.
Ensemble, ils ont enregistré avec 47
cordes au studio Abbey Road à Londres (où l’artiste avait loué un appartement
pour écrire l’album).
Très inspiré par la soul qu’il écoute
beaucoup en ce moment, Daho voulait produire une musique hédoniste (Edeniste ?) avec des cordes :
une musique symphonique et groove à la fois, en quelque sorte. Le pari est
largement réussi.
L’un des parfait exemple est Un Nouveau Printemps qui évoque le drame
des migrants vers Lampeduza allant chercher un nouvel eden pour voir si la misère serait moins pénible au
soleil. Le choix du Printemps fait
quant à lui aussi référence au soulèvement des peuples arabes en quête de
démocratie et de liberté.
Une phrase résume à elle seule toute la
profondeur du texte « si la cause est belle, peu importe le but ».
Vous ne pourrez pas non plus passer à côté
de Le Baiser du destin, magnifique
chanson d’ouverture où les cordes prennent le pouvoir tel
un chaos bien ordonné ; ou L'Homme qui marche, un parfait jeu de
miroirs où même Narcisse se perdrait. Ce titre est interprété avec Francois
Marry.
On connaissait Daho grand fan de Debbie Harry (il
était d’ailleurs dans la salle lors de son concert londonien de juin dernier. Sur
l’Etrangère, elle apporte la chaleur
de sa voix grave à une chanson évoquant le New York des années 70 et ses
artistes clandestins comme Basquiat.
Le tout est porté par le riff (en retrait)
du guitariste Nile Rodgers dans une ambiance sombre et mélancolique. Daho cite même Call me et propose le très inspiré
« contagieuse mélodie congédie sa mélancolie ».
Le guitariste de Chic apporte aussi son groove sur Les Torrents Défendus, énorme pièce maîtresse de ce nouvel album. Une orchestration riche et aérienne portant un
texte fort et intense sur les années de rage de la jeunesse.
Le même thème est également développé dans La peau dure qui a été choisi comme
nouveau single
C'est un texte fort et dur sur les fêlures
de la jeunesse mais il est aussi plein d’espoir. Fabriquer son rêve semble être
l'un des thèmes que Daho ait choisi pour son disque.
« C’est dans les mauvais livres que
naissent les mensonges », cette phrase est tirée du titre Le malentendu, un autre grand moment de l'album.
La musique et ses arrangements rappellent, à la fois le
Gainsbourg londonien époque Initials BB
et un thème de comédie musicale : on a réellement l'impression de voir, devant soi, les images d'un couple qui se déchire. Une chanson coup de poing comme pour dire que la lucidité permet parfois de ne plus se mentir.
Quand on se souvient que Daho a été
beaucoup moqué pour la qualité de sa voix, dans ce titre (comme dans beaucoup
sur l’album), elle a clairement gagné en profondeur et en émotion.
Terminons par En Surface, le magnifique texte sous forme de métaphore, offert par Dominique A à Etienne Daho. C'est le portrait juste et réaliste d'un homme qui a longtemps joué la légèreté
pour ne pas voir la pesanteur de l'existence : Autobiographique, lucide ou juste observateur de la société, c'est aussi la chanson d'un artiste qui peut prendre le recul suffisant pour pouvoir l’interpréter.
C’est sans doute le titre qui
définit le mieux ce que Daho voulait faire passer dans ce nouveau disque et, c’est
paradoxalement la seule chanson dont il ne signe pas le texte.
Au final, grave et sombre, entre
groove et pop, l’album est la parfaite synthèse de la carrière de l’artiste. Etienne Daho prouve donc avec ce nouveau disque qu'il a encore beaucoup de choses à proposer et qu'il n'a pas fini de nous surprendre.
Qui s'en plaindra ?
L'innocence retrouvée est la légèreté que l'on perd tous ou que l'on pense avoir perdu.
Mais si retrouver son innocence, c'était aussi gagner en maturité ?
L'innocence retrouvée est la légèreté que l'on perd tous ou que l'on pense avoir perdu.
Mais si retrouver son innocence, c'était aussi gagner en maturité ?
vendredi 15 novembre 2013
Stromae Tous les mêmes Live au Grand Journal
Stroame vient encore de faire un truc énorme au Grand Journal
Notre génie belge est venu avec son double, ce soir, et encore livré une prestation hors du commun : le nouveau single Tous les mêmes et le tubissime Alors On danse
Notre génie belge est venu avec son double, ce soir, et encore livré une prestation hors du commun : le nouveau single Tous les mêmes et le tubissime Alors On danse
Alors, c’était pas des grands moments de Live et de TV ?
Et si en plus tu n’avais pas lu ma chronique sur Racine Carrée, tu as de la chance,elle est ici
t'es un veinard en fait ....
En toute modestie, si t'as raté Stroame au Grand Journal, t'as raté ta vie
lundi 11 novembre 2013
Saint Michel, ne vous trompez pas de galette, celle ci est à glisser dans votre platine
Saint Michel, c’est un duo de musique électronique
française venant de Versailles et chantant en Anglais. Encore un, me direz
vous ? Pas tout à fait.
Alors évidemment, on peut évoquer Air et Phoenix, dont ils sont les dignes héritiers, mais force est de constater que Saint Michel apporte un souffle
nouveau à la musique électronique made in France.
D’abord, notre duo ne s'est pas connu sur le banc de l'école : Philippe Thullier (28 ans) et Emile Laroche
(19 ans) ne viennent pas du même milieu (bourgeois catho pour l’un, artistique
pour l’autre). Ils se sont rencontrés autour d’un premier groupe, Milestone
(dont Philippe était le leader) qui n’a jamais connu le chemin du succès.
En 2012, ils ont sorti 2 premiers EP, très remarqués, démontrant que ces deux musiciens
(multi instrumentistes) seraient à attendre au tournant.
Katherine, l’une des chansons incluses, avait montré la voie en donnant les contours de la musique que délivrerait la
groupe : une pop romantique, une electro sentimentale avec des mélodies envoûtantes. Tout est dit.
Et, voici donc leur premier album au titre évocateur : Making love and Climbing , c’est
exactement ce que vous aurez envie de faire en l’écoutant (faire l'amour et s'élever).
Vous serez immédiatement bercé et séduit par l’harmonie des deux voix, les
synthétiseurs délicieux et les petits effets électroniques savoureux, le tout étant mixé par Alex Gopher (qu’on ne
présente plus) donnant ce son si caractéristique à ce qu’on appelle la French
touch.
Ces
deux jeunes hommes produisent une pop innovante et diverse au milieu d’une
electro à la Française qui tourne parfois en rond. La mélancolie qui découle de leur musique est notamment beaucoup plus jouissive que dépressive.
Leurs chansons délicatement ciselées,aux mélodies riches montrent un talent
d’écriture indéniable et l’envie de faire bouger les lignes .
Alors évidemment, l'ambiance de certains morceaux ( Bob ou Tokyo ) sont de véritables invitations au voyage : une vraie pop électronique et aérienne, qui vous fait immédiatement décoller et dévier l’orbite vers de lointaines contrées (on pense alors à Air).
Mais Saint Michel, ce n’est pas que çà, si on sait
s’attarder sur le richesse des morceaux de leur premier album. Il suffit
d’écouter les deux morceaux qui sont mis en avant actuellement .
D’un côté, le sublime Unicorns incarnant une
pop délicieusement fédératrice et réjouissante.
D’ailleurs, même si vous ne connaissez pas encore
le groupe, vous avez forcement déjà entendu ce morceau puisque nos versaillais
bénéficie d'un soutien de luxe, en la personne de la maison Chanel.
Le titre a, en effet, été choisi pour être la
musique du film réalisé pour le lancement de la nouvelle J12 Moonphase
de Chanel.
On imagine aisément que une telle proposition ne
se ne se refuse pas, et pourrait bien
ouvrir Saint Michel à une carrière internationale.
De l'autre, le nouveau single Would you stay : une pop électronique festive, rythmée avec ses petits sons de percussions furieusement joyeuses. Un côté très jouissif auquel certains groupes electro ont parfois oublié de nous habituer au profit de morceaux trop mélancoliques.
De l'autre, le nouveau single Would you stay : une pop électronique festive, rythmée avec ses petits sons de percussions furieusement joyeuses. Un côté très jouissif auquel certains groupes electro ont parfois oublié de nous habituer au profit de morceaux trop mélancoliques.
Ce morceau a été clipé de mains de maître par Louis de Caunes (fils d'Antoine, et frère d'Emma) et mélange images de concert et scènes teintée d'érotisme.
D’autres titres comme Sticky ou I love
Japan sont portés par un rythme plus rapide et rendant
l’extase encore plus grande et la pop plus gaie. On retrouve cette même fraicheur avec Friends ou encore Ceci n’est pas une
chanson, qui n’est pas sans rappeler la musique de MGMT. John Helliwel de Supertramp
joue du saxophone sur le titre.
77, un peu à part sur le disque, est une jolie balade
romantique porté par un quatuor de cordes, C'est un morceau juste magique où la
fusion des 2 voix rappelle des groupes vocaux comme Kings of Convenience....et quand ils répètent « follow the way that
you feel », on a vraiment envie de les suivre ...
Saint Michel prouve donc avec ce premier album qu'il faudra compter avec eux.
Cette douceur de 12 chansons comblera vos oreilles (et pas vos estomacs) : leur galette trouvera donc sa place dans votre platine.
Ils ont déjà prouvé qu'ils étaient capable de reproduire la magie de leur disque sur scène : ils sont en tournée et seront à la Maroquinerie le 12 Décembre.
Cette douceur de 12 chansons comblera vos oreilles (et pas vos estomacs) : leur galette trouvera donc sa place dans votre platine.
Ils ont déjà prouvé qu'ils étaient capable de reproduire la magie de leur disque sur scène : ils sont en tournée et seront à la Maroquinerie le 12 Décembre.
mardi 5 novembre 2013
Woodkid Live : tout simplement magique
Il y a certaines émotions qui ne s'expliquent pas (Eva comprendra)
Il y a des artistes markettés comme des paquets de lessive qui ont soit des gros poumons, soit des gros tatouages.
il y a des artistes qui ont oublié leur age, qui oublient de citer leurs auteurs et qui prennent leurs pauvres fans pour des imbéciles en se produisant dans des stades.
et puis, il y a le vrai talent d'écrire des paroles touchantes et de composer des mélodies que les orchestres du monde entier voudront jouer
Le monde n'a pas fini d'entendre parler de Yoann Lemoine ...
jeudi 31 octobre 2013
Julien Doré au Grand Journal
Tu ne savais pas que le lion Doré avait rugit sur le bureau d'Antoine de Caunes ?
mardi 29 octobre 2013
Julien Doré : chassez le spleen, il reviendra en groovant
Jouant
tantôt sur un côté décalé qu’il affectionne tant (son premier succès, Les limites lui collant tellement à la
peau), tantôt sur le côté dandy underground, Julien Doré bien qu’issu d’un télé crochet, s’est fait depuis le début
de sa carrière, une place à part dans l’univers musical Français.
Après Ersatz en 2008 et Bichon en 2011, son troisième album confirme ce statut.
Intitulé LØVE (lion en danois) avec une
lettre barrée «comme une boussole, mais
aussi comme une cicatrice sur le mot amour
», ce nouveau disque parle évidemment d’amour mais essentiellement de ses
difficultés et des amours déçues, des
séparations et des manques qu’elles entraînent.
La
cicatrice revêt une double signification : elle est le stigmate de la plaie
(la rupture) mais représente aussi une voie vers la guérison.
Et, si le lion évoque évidemment la chevelure du chanteur, la prononciation louve du mot danois est utilisée dans de nombreux textes (la louve ou le loup). Notre chrooner a toujours soigné la sonorité de ses chansons, c'est particulièrement le cas dans ce disque.
Et, si le lion évoque évidemment la chevelure du chanteur, la prononciation louve du mot danois est utilisée dans de nombreux textes (la louve ou le loup). Notre chrooner a toujours soigné la sonorité de ses chansons, c'est particulièrement le cas dans ce disque.
Le premier single Paris Seychelles avait donné le ton, tant au niveau du contenu que du contenant : un son plus groove et une mélancolie ambiante.
Une
chanson sur les illusions de l'amour porté par un texte explicite ("On
s'était dit des choses que l'on ne tiendra pas").
Auteur pour la première fois de la totalité
des textes (mise à part une chanson d’Arman Melies, qui lui avait déjà écrit Laisse Avril en 2011)? le chanteur s’est totalement mis à nu (« l’album est un carnet d’exploration de mes zones intimes », a dit Doré
avec l’humour qu’on lui connait), et démontre
en plus de ceux qu’on lui connaissait déjà, un véritable talent d’écriture.
Une façon
de se montrer plus impudique et d’assumer son écriture en français.
Julien se
raconte comme jamais evoquant l’amour perdu dans Viborg ou encore de l’attente du retour dans On attendra l'hiver : Deux chansons très poignantes et mélancoliques.
Et, ce n’est pas par hasard qu’il
évoque l’ Hotel Thérèse dans le
quartier de l’Opéra à Paris, puisqu’il y a séjourné. « Mon cœur te croyait
morte, toi qui lui a donné la vie » : un texte autobiographique par
excellence, évoquant un « spleen de beuh » qu’on n’a nul mal à
imaginer.
Côté
musique, le disque oscille entre mélodies
souvent joyeuses voire dansantes et chansons
aux orchestrations riches quasi expérimentales, un peu à la manière d’un
Christophe (auquel on l’a souvent comparé).
Cette
ambiance (déjà présente dans Pudding Morphina
sur Ersatz) se retrouve sur Viborg, Porc grillé et surtout sur Corbeau
Blanc : un texte triste évoquant l’idée de solitude parfaitement mis
en valeur par ce type d’orchestration (pour l’anecdote, c’est Christophe qui
lui a inspiré ce titre).
Souvent composées par ses musiciens de scène, avec notamment
Arman Melies , le collectif OMOH (composé de Baptiste Homo et
Clément Agapitos) ou encore Darko, la création sur ce disque ressemble au travail d'un groupe de rock (Julien s’était d’ailleurs produit en 2010 sous le nom Julien Doré and
the Bash)
Les 14
chansons forment un ensemble très cohérent avec des textes plus sombres et
mélancoliques qu’à l’accoutumé : un album mélancolique et sensuel très réussi.
Dans le détail, outre ceux déjà évoqués, c’est le côté dansant qui
l’emporte sur beaucoup de titres.
Habemus Papaye, par exemple, ne pourra pas vous laisser indifférent : un rythme redoutablement
groove et des vocaux chauds et intenses (assurés par les Brigitte) font de ce
titre, parlant de ce qui reste à la fin d’un amour
(« something you left is on my lips ») un des
points culminants du disque. Quant au titre, c’est encore un jeu de mots dont
seul Doré a le secret.
C’est un morceau très différent de ce à quoi l’artiste nous avait habitués jusque-là :
Au milieu de la mélancolie du disque, c’est une chanson très positive comme
pour dire que du chagrin d’amour qu’il a vécu, il ne subsiste que les bons
côtés, les beaux souvenirs.
C’est d’ailleurs là aussi, la grande réussite du disque : le
groove, musique plutôt légère, contraste avec le côté sombre de la rupture
amoureuse.
Fidèle à l'autodérision qu’on lui connait, l’artiste, en
grand fan de foot offre une ode sensuelo-mystique à Michel Platini :
grandiloquent et suave en même temps.
Mettre un texte aussi surréaliste sur un beat presque r’n’b frise le génie : le tout se termine avec une chorale d’enfant pour un We are the world décalé et déjanté.
Mettre un texte aussi surréaliste sur un beat presque r’n’b frise le génie : le tout se termine avec une chorale d’enfant pour un We are the world décalé et déjanté.
Le groove se prolonge avec London nous aime qui évoque les escapades amoureuses de notre héros outre-manche.
Si vous tendez bien l’oreille vous entendrez le mot louve qui fait écho à la
prononciation danoise du titre de l’album. A nouveau, Doré joue sur les mots et
les sonorités.
Quant au Chou Wasabi , son
piano latin et son refrain "Baby I love you less and less because of what
you've done to me" seriné par la délicieuse Micky
Green, il
finira de vous séduire. La charmante australienne insuffle une touche très pop au morceau.
Enfin, pour les fans du son si caractéristique
du ukulélé, on le retrouve avec plaisir sur Heaven,
un des quelques textes en anglais : Une jolie balade mélancolique qui trouve
parfaitement sa place dans l’album.
Terminons par Balto (titre en anglais aussi), qui évoque une maison du sud de
la France où le chanteur a vécu des moments romantiques : on peut sans
doute évoquer la métaphore sous-jacente, le chien évoquant la fidélité par excellence.
Et comme l'histoire qu'il raconte ici ressemble parfois à un jeu de piste , saurez vous retrouver le chasse spleen (grand cru bourgeois exceptionnel du Médoc) cité dans plusieurs chansons ?
Garder le meilleur d'un amour terminé ? avec Julien Doré, chassez le spleen, il reviendra en groovant (je vous le dis)
mercredi 23 octobre 2013
Yodelice, Square eyes, un artiste "carrément" incontournable
Maxime Nucci alias Yodelice est décidément un ovni dans le paysage musical français et son troisième album, Square Eyes, est là pour nous le prouver. Un album puissant, rock et psychédélique, et à la fois très sensible.
Rappelons d’abord qu’après des débuts plutôt commerciaux et conformistes (sur lequel je ne m’étendrais pas), Monsieur Nuccci à l’instar de son ami Mathieu Chedid, s’est crée le personnage de Yodelice, un gaillard chapeauté, barbu et maquillé, évoluant dans le monde imaginaire de Spookland, inspiré par les univers de Jim Jarmusch et Tim Burton.
Une larme dessinée sur sa joue et une guitare acoustique en forme de tête de mort, il a livré en 2009 un premier album étonnant, l’excellent Tree of life, véritable carton poussé par le single encore dans toutes les têtes, Sunday with a flu .
Un disque folk et inspiré qui reste selon moi l’un des 5 meilleurs albums français de 2009, révélation de l'année aux Victoires de la Musique.
Son passage à l'époque dans l’émission Taratata restera dans les annales : je ne dois pas être le seul à avoir couru acheter l’album après l'avoir découvert en formation réduite et acoustique (voir les images plus bas).
Son nouvel album prolonge le virage plus rock, amorcé avec Cardioid en 2010, et continue de nous faire découvrir le pays imaginaire de Spookland.
Yodelice est en tournée et sera à Paris, 3 jours à la Cigale du 20
au 22 Janvier : un artiste à ne pas rater sur scène (moi, j’y serai).
Yodelice est "carrément" en passe de devenir un artiste incontournable. Vous ne pourrez pas dire que l'on ne vous a pas prévenu.
NB : Dois-je vraiment rappeler qu'il a co composé et produit l'excellent premier album de Hollysiz ?
Son nouvel album prolonge le virage plus rock, amorcé avec Cardioid en 2010, et continue de nous faire découvrir le pays imaginaire de Spookland.
Mais, porté par
un public fidèle et grandissant, Square
Eyes montre surtout un musicien encore plus libéré artistiquement, laissant enfin éclore, dans sa musique, ses influences 70’s. C’est un peu comme si il
les assumait plus.
Nulle doute que ce jeune homme s’est essayé à la guitare (et écorché les doigts) en essayant de reproduire la musique de Jimi Hendrix, Led Zeppelin ou Pink Floyd.
Nulle doute que ce jeune homme s’est essayé à la guitare (et écorché les doigts) en essayant de reproduire la musique de Jimi Hendrix, Led Zeppelin ou Pink Floyd.
Le son des claviers (the Answer) est d’ailleurs très
caractéristique des seventies donnant ce
que l’artiste appelle « un aspect production expérimentale » à
l’ensemble. On sait l’artiste compositeur mais aussi arrangeur : avec à
peine 10 ans de carrière artistique, il a su trouver « une texture de son
unique ».
Square Eyes, la
chanson qui donne son titre à l’album, est une sorte de métaphore pour désigner
les accrocs du petit écran. Rappelons que la symbolique de l’œil est très présente
dans la musique de Yodelice (rappelez-vous les yeux dansant du clip More than meet the Eye en 2010), qui
sert tantôt à voir, tantôt à verser des larmes (le maquillage sur sa joue) ou qui
peut porter malheur (le mauvais œil).
Le morceau est quant à lui redoutablement efficace avec ses chœurs féminins et son "I'm a TV show" répété frénétiquement.
Yodelice offre 10 autres chansons qui oscillent entre univers onirique et sonorités plus sombres.
Dès les premières notes de Time, après avoir reconnu la guitare très yodelienne, on se rend
compte que ce disque va être plus dansant que les précédents. Basse et guitare
se renvoient la balle portées par des claviers et des cuivres survitaminés :
une symphonie pychédelique qu’on n'espérait plus longtemps entendre en France.
Une sorte de messe où aucun fidèle ne devrait manquer à l'appel.
Une sorte de messe où aucun fidèle ne devrait manquer à l'appel.
Ce côté dansant et festif donne beaucoup d’enthousiasme au
disque, là où ses deux précédents étaient plus mélancoliques.
Le rythme prend encore de la vitesse et on s’imagine courant en
écoutant Fade away, le premier single :
pas étonnant donc que ce soit le thème qui ait été retenu pour le clip.
Un titre puissant et fédérateur : porté par des
cuivres rugissants et une guitare endiablée, on imagine déjà l'ambiance sur scène.
J’ai eu la chance de vivre l’Olympia en 2012, je sais de quoi je parle !
L'album passe aussi par des morceaux plus lents et introspectifs comme The answer, Like a millions dreams ou another
second et des titres plus punchy comme Happy Crowd et ses claviers enivrants. Un titre court et énergique, forcement taillé pour la scène où son public se fera un plaisir de reprendre les vocaux féminins.
Avec Way back home, on se régalera d'une petite balade folk qui séduira les nostalgiques
de l’ambiance de Tree of life (sometimes, I wish I could play guitar …)
Attardons nous enfin sur Haystack
: expérience psychédélique intense pour le grand bonheur de nos tympans, avec les
ingrédients d’une musique qu’on croyait
disparue (grosse rythmique, cuivres omniprésents) et le bonheur de retrouver
dans les chœurs Marion Cotillard alias Simone (présente sur de nombreux titres).
Le "I'll be the nightmare of your night" devrait longtemps hanter les vôtres....Et si ce titre ne rentre pas dans votre play list, n'insistez pas, je ne vous parle plus !
Le "I'll be the nightmare of your night" devrait longtemps hanter les vôtres....Et si ce titre ne rentre pas dans votre play list, n'insistez pas, je ne vous parle plus !
L’album se conclut par Familiar
Fire, une chanson taillée pour être un single qui se chanterait bien au coin du feu ….ou en
fin de concert, en rappel.
Yodelice est "carrément" en passe de devenir un artiste incontournable. Vous ne pourrez pas dire que l'on ne vous a pas prévenu.
NB : Dois-je vraiment rappeler qu'il a co composé et produit l'excellent premier album de Hollysiz ?
dimanche 13 octobre 2013
Elisa Jo, Colours in my mind, toutes les couleurs d'une soul à la française
Elisa Jo est peut être un nom qui ne vous pas
encore grand-chose, mais croyez-moi, çà ne va pas durer.
Elle a commencé très jeune a poster ses chansons
sur Myspace. Elle a eu la chance de croiser un grand producteur qui séduit, a
produit son premier EP. Il a entendu ses maquettes au hasard d'un studio et a
craqué sur sa voix et sa personnalité.
Extrait de ce 1er EP, vous avez surement déjà entendu Back around son premier single, très
sixties, accompagnée des rappeurs anglais Rizzle Kicks .
On ne peut qu’être sous le charme de sa voix
rocailleuse qui évoque Adèle, Duffy a ou Amy Winehouse
Et là, vous vous êtes dit : encore une jeune
anglaise produite par Mark Ronson.
Quand en plus, on sait qu’elle n’a que 19 ans (âge au combien
symbolique et Adelien), on pense qu’une
telle précocité et maturité vient probablement
d’outre-manche.
Et ben pas du tout : Elisa Jo alias Elisa
Ducret est française, originaire de
Rouen, issue d’un père mélomane et d’une mère anglophile. Elle joue de la
guitare et du piano et a écrit tous ses textes. Ces chansons racontent les
histoires et les chagrins d’amour d’une fille bien dans son époque.
Les musiques ont été composées par David Dauthieux et
par … Benjamin Biolay.
Le musicien de génie a produit son disque et prouve une fois de plus (si c’est vraiment nécessaire)
la richesse de sa palette musicale : ici, c’est de blue-eyed soul qu’il a coloré les chansons
de ElisaJo.
Biolay a assuré les claviers (et trompette) et apporte
le tandem rythmique Denis Benarosh (batterie) et Nicolas Fiszman (basse) pour offrir le meilleur écrin à la musique de
sa protégée. Le résultat est à la fois riche et épuré et terriblement
chaleureux et catchy.
Quelle réussite ! une soul à la française
qui tout au long du disque emprunte toutes les variations de son nuancier.
A l’écoute , on passe donc par une folk soul à la
Kate Nash dans Something you may cure (avec
sa section de cuivres enrhumés et
bridge avec flow hip hop : un bonheur absolu )
à un Oh Boy , pur morceau funk enregistré dans des
conditions quasi live. Pour citer quelque chose d’actuel, on croirait entendre
Incognito, son riff de guitare jouissif et sa rythmique redoutable.
Cette sensation d'écouter une musique live se retrouve sur tout le disque.
Cette sensation d'écouter une musique live se retrouve sur tout le disque.
Dites moi : comment résister aux réminiscences Motown avec
cuivres, cordes et vocaux féminins de Give
me a ring, the Fight ou Steady
Boy (titre taillé pour être un single) ?
tout est là pour prendre un max de plaisir et si
vous ne tapez pas du pied (je me répète) allez vite consulter un ORL. En plus, Elisa
assure elle-même les intros rap où son flow ne peut que finir de vous séduire.
Elisa Jo propose aussi des chansons plus lentes et
mélancoliques, où guitare acoustique et électrique se répondent au diapason avec
les morceaux Milk and honey ( avec
des cordes merveilleusement arrangées), ou encore Real et surtout la sublime Defeated
, empreint d’émotion, racontant l’histoire
d’une rupture. Si ce titre ne vous tire pas des larmes, votre cas est
désespéré, achetez-vous un disque d’Indochine, vous ne méritez pas mieux.
Envie de l’entendre sur du Blues ? Sunnny
days of June et son intro très House
of the Rising Sun ravira vos tympans et vous fera apprécier son phrase
impeccable en anglais et toutes les nuances de son timbre de voix. Un très
grand moment du disque et une production à la perfection.
Voilà, rajoutons qu’elle prénomme Elisheva qui en hébreu signifie dieu est promesse : la
promesse que Benjamin Biolay ne s’est pas trompé et qu’on n’a pas fini
d’entendre parler de Elisa Jo.
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