dimanche 8 décembre 2013

Lorde Pure Heroine : vous allez vite être addict

La précocité a toujours intrigué, même si le milieu artistique nous a déjà habitué à la production de jeunes talents.

Dans le pire des cas, il s'agit d’artistes kleenex ultra marketés (faut il vraiment que je cite des noms ?), et dans le meilleur, on voit émerger des jeunes auteurs compositeurs avec un talent évident : Ella Yelich O'Connor dite Lorde fait partie de ceux là. 

En Mars 2013, son premier EP , the love club (comprenant 5 titres originaux) a été un véritable carton et son 1er single, Royals, s'est classé n°1 dans 15 pays dont les Etats Unis où il est resté 8 semaines en tête du Billboard Hot 100. 


Véritable pépite pop sobre et limpide, on découvre avec Royals notamment, une jeune Neo Zelandaise de 16 ans à la voix grave et puissante, capable d'écrire des paroles d'une incroyable maturité. 

Ce morceau ultra efficace, à la production minimaliste (confiée à Joel Little qui a co composé l'album), installe la musique de Lorde aux frontières d'une pop flirtant du côté ambient et blues, voire hip hop et grime (un courant anglais teinté de drum'n'bass et de garage). 
L'influence du rap (que la demoiselle a dû beaucoup écouter) y est très présente ainsi que celle de la musique de Lana del Rey à laquelle l'ambiance des chansons fait immédiatement penser. 
Lorde évoque belles voitures et fancy clothes (que pourraient lui apporter la célébrité) tout en rappelant que ce n'est pas pour elle :  "that kind of luxe just ain't for us". Et ces belles voitures, elle préfère en rêver "we're driving cadillacs in our dreams". 

Après donc ce premier EP, voici qu'arrive enfin Pure Héroïne.
Toutes les chansons de ce premier album explorent les thèmes chers aux jeunes adultes tels l'anxiété sociale, les doutes sur l'avenir, les tentations ou l'attente et les déceptions de l'amour. 
Lorde y parle de ses expériences personnelles vécues mais sait aussi prendre le recul suffisant pour en parler en temps qu'observatrice de sa génération. 

Vous apprécierez son phrasé qui colle parfaitement au rythme de ses chansons : Elle a le don d'écrire d'écrire des mots qui claquent, et arrive à dire des choses essentielles en peu de mots. Le mensuel Rolling Stone a même parlé d'aphorisme pour parler de ses textes. 

 Pure Héroïne démarre par la chanson Tennis court (choisi comme second single)  qui est une sorte de morceau cousin de Royals. Il marque par encore un peu plus de maturité et de folie, porté par un son de basse et des percussions délicieusement sautillantes . Il se poursuit par 400 Lux (métaphore sur le levé du soleil) a l'allure plus ambient et plus planante. Quand on sait que le 3e morceau est Royals, je peux vous assurer que le plaisir qui est en train de vous inonder n'est pas prêt de s'arrêter là (vous ne zappera pas)

Votre satisfaction se prolonge avec les 4e et 5e pistes : Ribs est un morceau ambient finement ciselé autour des vocaux de la miss. Redoutablement efficace et copieusement jouissif, il évoque la découverte de la maturité et des problèmes de la vie adulte. Il contraste avec la pseudo naïveté de Buzzcut season, témoignage d'une jeune adulte voulant restée à l'écart et vivre dans un hologram pour ne pas voir les explosions on TV. 

Arrive ensuite  Team , le nouveau single, avec son ambiance plus joyeuse et positive. Un morceau qui se veut plus fédérateur où l’artiste rappelle (à ses semblables ?) que la réalité est différente de ce qu'on peut voir sur nos écrans. " We 're in each other's team" , répète t elle. .




les 3 morceaux suivants sont un peu plus lents et évoquent les préoccupations typiques de la génération des jeunes adultes comme l’obsession de la violence dans la société ou l'images qu'ont ces jeunes de leur image et de leur imperfections (White teeth teens ).

L'album se termine par A world alone, la chanson la plus pop du disque. Elle fait le triste bilan qu'une relation amoureuse a toujours une fin et vous laisse seul : un autre des problèmes existentiels de sa génération. Au passage, Lorde parle même de bavardage inutile sur internet : un comble pour une personne si jeune.

Au final, un très bel album, une musique addictive que vous aurez du mal à retirer de votre platine tant vous apprécierez le réécouter  : ce Pure héroïne vous en serez vite addict, je vous le garantis. 

Et s'il vous prend l'envie d'aller en rehab : surtout, comme disait Amy, dites No ..no..no

et si 10 titres vous laissent sur votre faim, vous pouvez encore vous procurer les 4 titres bonus inclus dans The Love Club Ep ,vous avez encore une chance de le trouver ici

Un dernier cadeau : Lorde reprend dans une sublime version déstructurée, le Everybody wants to rule the world de Tears For Fears sur la nouvelle BO de Hunger Games : à découvrir absolument




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