jeudi 31 octobre 2013

Julien Doré au Grand Journal


Tu ne savais pas que le lion Doré avait rugit sur le bureau d'Antoine de Caunes ?



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mardi 29 octobre 2013

Julien Doré : chassez le spleen, il reviendra en groovant

Jouant tantôt sur un côté décalé qu’il affectionne tant (son premier succès, Les limites lui collant tellement à la peau), tantôt sur le côté dandy underground, Julien Doré bien qu’issu  d’un télé crochet, s’est fait depuis le début de sa carrière, une place à part dans l’univers musical Français.

Après Ersatz en 2008 et Bichon en 2011, son troisième album confirme ce statut.
Intitulé LØVE (lion en danois) avec une lettre barrée  «comme une boussole, mais aussi comme une cicatrice sur le mot amour », ce nouveau disque parle évidemment d’amour mais essentiellement de ses difficultés et des amours déçues,  des séparations et des manques qu’elles entraînent.

La cicatrice revêt une double signification : elle est le stigmate de la plaie (la rupture) mais représente aussi une voie vers la guérison.

Et, si le lion évoque évidemment la chevelure du chanteur, la prononciation louve du mot danois est utilisée dans de nombreux textes (la louve ou le loup). Notre chrooner a toujours soigné la sonorité de ses chansons,  c'est particulièrement le cas dans ce disque.  

Le premier single Paris Seychelles avait donné le ton, tant au niveau du contenu que du contenant : un son plus groove et une mélancolie ambiante.




Une chanson sur les illusions de l'amour porté par un texte explicite ("On s'était dit des choses que l'on ne tiendra pas").

Auteur pour la première fois de la totalité des textes (mise à part une chanson d’Arman Melies, qui lui avait déjà écrit Laisse Avril en 2011)? le chanteur s’est  totalement mis à nu  (« l’album est un carnet d’exploration de mes zones intimes », a dit Doré avec l’humour qu’on lui connait), et démontre  en plus de ceux qu’on lui connaissait déjà, un véritable talent d’écriture.
Une façon de se montrer plus impudique et d’assumer son écriture en français.

Julien se raconte comme jamais evoquant l’amour perdu dans Viborg ou encore de l’attente du retour dans On attendra l'hiver : Deux chansons très poignantes et mélancoliques. 





Et, ce n’est pas par hasard qu’il évoque l’ Hotel Thérèse dans le quartier de l’Opéra à Paris, puisqu’il y a séjourné. « Mon cœur te croyait morte, toi qui lui a donné la vie » : un texte autobiographique par excellence, évoquant un « spleen de beuh » qu’on n’a nul mal à imaginer. 

Côté musique, le disque oscille entre  mélodies souvent  joyeuses voire dansantes et chansons aux orchestrations riches quasi expérimentales, un peu à la manière d’un Christophe (auquel on l’a souvent comparé).

Cette ambiance (déjà présente dans Pudding Morphina sur Ersatz) se retrouve sur Viborg, Porc grillé et surtout sur  Corbeau Blanc : un texte triste évoquant l’idée de solitude parfaitement mis en valeur par ce type d’orchestration (pour l’anecdote, c’est Christophe qui lui a inspiré ce titre).

Souvent composées par ses musiciens de scène, avec notamment Arman Melies , le collectif OMOH (composé de Baptiste Homo et Clément Agapitos) ou encore Darko, la création sur ce disque ressemble  au travail d'un groupe de rock (Julien s’était d’ailleurs produit en 2010 sous le nom Julien Doré and the Bash)

Les 14 chansons forment un ensemble très cohérent avec des textes plus sombres et mélancoliques qu’à l’accoutumé : un album mélancolique et sensuel très réussi.

Dans le détail, outre ceux déjà évoqués, c’est le côté dansant qui l’emporte sur beaucoup de titres.

Habemus Papaye, par exemple,  ne pourra pas vous laisser indifférent : un rythme redoutablement groove et des vocaux chauds et intenses (assurés par les Brigitte) font de ce titre,  parlant  de ce qui reste à la fin d’un amour (« something you left is on my lips ») un des points culminants du disque. Quant au titre, c’est encore un jeu de mots dont seul Doré a le secret.

C’est un morceau très différent de ce à quoi l’artiste nous avait habitués jusque-là : Au milieu de la mélancolie du disque, c’est une chanson très positive comme pour dire que du chagrin d’amour qu’il a vécu, il ne subsiste que les bons côtés, les beaux souvenirs.

C’est d’ailleurs là aussi, la grande réussite du disque : le groove, musique plutôt légère, contraste avec le côté sombre de la rupture amoureuse.

Fidèle à l'autodérision qu’on lui connait, l’artiste, en grand fan de foot offre une ode sensuelo-mystique à Michel Platini : grandiloquent et suave en même temps. 
Mettre un texte aussi surréaliste sur un beat presque r’n’b frise le génie : le tout se termine avec une chorale d’enfant pour un We are the world décalé et déjanté.

Le  groove  se prolonge avec London nous aime qui évoque les escapades amoureuses de notre héros outre-manche. Si vous tendez bien l’oreille vous entendrez le mot louve qui fait écho à la prononciation danoise du titre de l’album. A nouveau, Doré joue sur les mots et les sonorités.

Quant au Chou Wasabi , son piano latin et son refrain "Baby I love you less and less because of what you've done to me" seriné par la délicieuse Micky Green, il finira de vous séduire. La charmante australienne  insuffle une touche très pop au morceau.

Enfin, pour les fans du  son si caractéristique du ukulélé, on le retrouve avec plaisir sur Heaven, un des quelques textes en anglais : Une jolie balade mélancolique qui trouve parfaitement sa place dans l’album.

Terminons par Balto (titre en anglais aussi), qui évoque une maison du sud de la France où le chanteur a vécu des moments romantiques : on peut sans doute évoquer la métaphore sous-jacente,  le chien évoquant la fidélité par excellence.

LØVE raconte avec talent et sur une musique divinement groovy, la rupture amoureuse d'un véritable fauve de la scène française. Un artiste qu'on aura hâte de découvrir sur scène à partir de Févier 2014 (les Folies Bergères,  les 14 et 15 Mars) pour présenter ses nouvelles chansons. 

Et comme l'histoire qu'il raconte ici ressemble parfois à un jeu de piste , saurez vous retrouver le chasse spleen (grand cru bourgeois exceptionnel du Médoc) cité dans plusieurs chansons ?

Garder le meilleur d'un amour terminé ? avec Julien Doré, chassez le spleen, il reviendra en groovant (je vous le dis)




mercredi 23 octobre 2013

Yodelice, Square eyes, un artiste "carrément" incontournable

Maxime Nucci alias Yodelice est décidément un ovni dans le paysage musical français et son troisième album, Square Eyes, est là pour nous le prouver. Un album puissant, rock et psychédélique, et à la fois très sensible.

Rappelons d’abord qu’après des débuts plutôt  commerciaux et conformistes (sur lequel je ne m’étendrais pas), Monsieur Nuccci à l’instar de son ami Mathieu Chedid, s’est crée le personnage de Yodelice, un gaillard chapeauté, barbu et maquillé, évoluant dans le monde imaginaire de Spookland, inspiré par les univers de Jim Jarmusch et Tim Burton.

Une larme dessinée sur sa joue et une guitare acoustique en forme de tête de mort, il a livré en 2009 un  premier album étonnant, l’excellent Tree of life, véritable carton poussé par le single encore dans toutes les têtes,  Sunday with a flu .

Un disque folk et  inspiré qui reste selon moi l’un des 5 meilleurs albums français de 2009, révélation de l'année aux Victoires de la Musique. 

Son passage à l'époque dans l’émission Taratata  restera dans les annales : je ne dois pas être le seul à avoir couru acheter l’album après l'avoir découvert en formation réduite et acoustique (voir les images plus bas).

Son nouvel album prolonge le virage plus rock, amorcé avec Cardioid en 2010, et continue de nous faire découvrir le pays imaginaire de Spookland.

Mais, porté par un public fidèle et grandissant, Square Eyes montre surtout un  musicien encore plus libéré artistiquement, laissant enfin éclore, dans sa musique, ses influences 70’s. C’est un peu comme si il les assumait plus. 
Nulle doute que  ce jeune homme s’est essayé à la guitare (et écorché les doigts) en essayant  de reproduire la musique de Jimi Hendrix, Led Zeppelin ou Pink Floyd. 

Le son des claviers (the Answer) est d’ailleurs  très caractéristique des seventies  donnant ce que l’artiste appelle « un aspect production expérimentale » à l’ensemble. On sait l’artiste compositeur mais aussi arrangeur : avec à peine 10 ans de carrière artistique, il a su trouver « une texture de son unique ».

Square Eyes, la chanson qui donne son titre à l’album, est une sorte de métaphore pour désigner les accrocs du petit écran. Rappelons que la symbolique de l’œil est très présente dans la musique de Yodelice (rappelez-vous les yeux dansant du clip More than meet the Eye en 2010), qui sert tantôt à voir, tantôt à verser des larmes (le maquillage sur sa joue) ou qui peut porter malheur (le mauvais œil).

Le morceau est quant à lui redoutablement efficace avec ses chœurs féminins et son "I'm a TV show" répété frénétiquement. 

Yodelice offre 10 autres chansons qui oscillent entre univers onirique et sonorités plus sombres.

Dès les premières notes de Time, après avoir reconnu la guitare très yodelienne, on se rend compte que ce disque va être plus dansant que les précédents. Basse et guitare se renvoient la balle portées par des claviers et des cuivres survitaminés : une symphonie pychédelique qu’on n'espérait plus longtemps entendre en France.

Une sorte de messe où aucun fidèle ne devrait manquer à l'appel. 

Ce côté dansant et festif donne beaucoup d’enthousiasme au disque, là où ses deux précédents étaient plus mélancoliques.

Le rythme prend encore de la vitesse et on s’imagine courant en écoutant Fade away, le premier single : pas étonnant donc que ce soit le thème qui ait été retenu pour le clip.




Un titre puissant et fédérateur : porté par des cuivres rugissants et une guitare endiablée, on imagine déjà l'ambiance sur scène. J’ai eu la chance de vivre l’Olympia en 2012, je sais de quoi je parle !

L'album passe aussi par des morceaux plus lents et introspectifs comme The answer, Like a millions dreams ou another second et des titres plus punchy comme  Happy Crowd et ses claviers enivrants. Un titre court et énergique, forcement taillé pour la scène où son public se fera un plaisir de reprendre les vocaux féminins. 

Avec Way back home, on se régalera d'une petite balade folk qui séduira les nostalgiques de l’ambiance de Tree of life (sometimes, I wish I could play guitar …)

Attardons nous enfin sur Haystack : expérience psychédélique intense pour le grand bonheur de nos tympans, avec les ingrédients  d’une musique qu’on croyait disparue (grosse rythmique, cuivres omniprésents) et le bonheur de retrouver dans les chœurs Marion Cotillard alias Simone (présente sur de nombreux titres). 

 Le "I'll be the nightmare of your night" devrait longtemps hanter les vôtres....Et si ce  titre ne rentre pas dans votre play list, n'insistez pas, je ne vous parle plus !

L’album se conclut par Familiar Fire, une chanson taillée pour être un single  qui se chanterait bien au coin du feu ….ou en fin de concert, en rappel.

Yodelice est en tournée et sera à Paris, 3 jours à la Cigale du 20 au 22 Janvier : un artiste à ne pas rater sur scène (moi, j’y serai).

Yodelice est "carrément" en passe de devenir un artiste incontournable. Vous ne pourrez pas dire que l'on ne vous a pas prévenu.

NB :  Dois-je vraiment rappeler qu'il a co composé et produit l'excellent premier album de Hollysiz ?


dimanche 13 octobre 2013

Elisa Jo, Colours in my mind, toutes les couleurs d'une soul à la française

Elisa Jo est peut être un nom qui ne vous pas encore grand-chose, mais croyez-moi, çà ne va pas durer.

Elle a commencé très jeune a poster ses chansons sur Myspace. Elle a eu la chance de croiser un grand producteur qui séduit, a produit son premier EP. Il a entendu ses maquettes au hasard d'un studio et a craqué sur sa voix et sa personnalité.

Extrait de ce 1er EP,  vous avez surement déjà entendu Back around son premier single, très sixties, accompagnée des rappeurs anglais Rizzle Kicks .



On ne peut qu’être sous le charme de sa voix rocailleuse qui évoque Adèle, Duffy a ou Amy Winehouse
Et là, vous vous êtes dit : encore une jeune anglaise produite par Mark Ronson.

Quand en plus,  on sait qu’elle n’a que 19 ans (âge au combien symbolique et Adelien), on pense qu’une telle précocité et  maturité vient probablement d’outre-manche.

Et ben pas du tout : Elisa Jo alias Elisa Ducret  est française, originaire de Rouen, issue d’un père mélomane et d’une mère anglophile. Elle joue de la guitare et du piano et a écrit tous ses textes. Ces chansons racontent les histoires et les chagrins d’amour d’une fille bien dans son époque.

Les musiques ont été composées par David Dauthieux et par … Benjamin Biolay.

Le musicien de génie  a produit son disque et  prouve une fois de plus (si c’est vraiment nécessaire) la richesse de sa palette musicale : ici, c’est  de blue-eyed soul qu’il a coloré les chansons de ElisaJo.  

Biolay a assuré les claviers (et trompette) et apporte le tandem rythmique Denis Benarosh (batterie) et Nicolas Fiszman (basse)  pour offrir le meilleur écrin à la musique de sa protégée. Le résultat est à la fois riche et épuré et terriblement chaleureux et catchy.

Quelle réussite !  une soul à la française qui tout au long du disque emprunte toutes les variations de son nuancier.

A l’écoute , on passe donc par une folk soul à la Kate Nash dans Something you may cure (avec sa section de cuivres enrhumés et bridge avec flow hip hop : un bonheur absolu ) à un Oh Boy , pur morceau funk enregistré dans des conditions quasi live. Pour citer quelque chose d’actuel, on croirait entendre Incognito, son riff de guitare jouissif et sa rythmique redoutable.

Cette sensation d'écouter une musique live se retrouve sur tout le disque. 

Dites moi :  comment résister aux réminiscences Motown avec cuivres, cordes et vocaux féminins de Give me a ring,   the Fight   ou  Steady Boy (titre taillé pour être un single) ?

tout est là pour prendre un max de plaisir et si vous ne tapez pas du pied (je me répète) allez vite consulter un ORL. En plus, Elisa assure elle-même les intros rap où son flow ne peut que finir de vous séduire.

Elisa Jo propose aussi des chansons plus lentes et mélancoliques, où guitare acoustique et électrique se répondent au diapason avec les morceaux Milk and honey ( avec des cordes merveilleusement arrangées), ou encore Real et surtout la sublime Defeated , empreint d’émotion, racontant l’histoire d’une rupture. Si ce titre ne vous tire pas des larmes, votre cas est désespéré, achetez-vous un disque d’Indochine, vous ne méritez pas mieux.



Envie de l’entendre sur du Blues ?  Sunnny days of June et son intro très House of the Rising Sun ravira vos tympans et vous fera apprécier son phrase impeccable en anglais et toutes les nuances de son timbre de voix. Un très grand moment du disque et une production à la perfection.

Voilà, rajoutons qu’elle prénomme  Elisheva qui  en hébreu signifie dieu est promesse : la promesse que Benjamin Biolay ne s’est pas trompé et qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Elisa Jo.

Colours in my mind est un disque à posséder d'urgence




jeudi 10 octobre 2013

Hollysiz, My name is ...vous ne risquez pas d'oublier son nom

Si vous n’avez pas adoré et dansé sur son titre Come back to me cet été, c’est que :

  •  soit vous devez changer de sonotone, 
  • soit que vous avez trop de titres de Jenifer ou M Pokora dans votre baladeur.

La voilà donc, Cecile Cassel, alias Hollysiz, qui déboule telle une tornade avec son premier album. Un album résolument rock  pop electro, ultra efficace, avec un son live et très eighties.

Mais, attention,  ce sont les Dieux de la new wave des 80’s que la miss a convoqué. 

Quand on pense que Cécile s’est entouré de Yodelice à la production et de Monsieur David Bascombe au mix (regardez sur vos disques de Depeche Mode et de Tears for Fears, si ce nom ne vous dit rien) on comprend tout de suite où elle a voulu nous emmener : rassurez là, si vous la connaissez, elle a bigrement bien fait !

Mais ce n’est pas une énième comédienne qui passe à la chanson : Un peu à la manière de Lou Doilon, Cécile a travaillé, fait de la scène, écrit ses propres chansons (et même appris à faire des claquettes pour son premier clip, Come back to me).



Elle a écrit tous les textes et co composé les musiques avec Yodelice et les Brigitte, des artistes dont elle a assuré les premières parties en 2012. Ours (fils de Alain Souchon) l’a aussi aidé à la composition du dernier des 12 titres de My name is.

Alors ce premier album, il est comment ? Une bombe electro pop, ultra énergique, est ce qui le définit le mieux.   

Il démarre avec un Better than today avec une guitare omniprésente et mise en avant par Mr Nucci (alias Yodelice) qui n’est pas sans rappeler The Cure,  des vocaux doublés et des handclaps savoureusement eighties.

On retrouve ce son de guitare et cet esprit live sur the Fall, également. et cette guitare est encore plus épaisse sur Ok où l’esprit de Kim Wilde a été convoqué à n’en pas douter.

Et plus le disque se déroule et plus on se régale : 12 titres jouissifs, le genre de disque qui fait du bien et où l’artistique a primé sur le marketting.

Elle aurait d’ailleurs pu jouer sur son nom et son hérédité (fille de, demi sœur de), mais non, sa musique est la vedette.

Ce nom de scène , c’est un personnage, un double qui lui permet tout.  Elle a dit : "Je voulais que les gens commencent à écouter la musique ....je me suis mise dans un coin et me suis transformée en Super héroïne. On ose tout quand on a une cape sur le dos"

Son disque est un hommage aux artistes qui sont ses influences : D'ailleurs, on l’imaginerait taper le duo avec Beth Ditto de Gossip sur Sponge Friend, et à l’écoute de Miss Know it all, on peut supposer que les CD de Massive Attack ou Portishead étaient empilés sur l’étagère Ikea dans sa chambre. 

.....Qui fait ce type de trip hop en France ? ....qui a vraiment réussi son premier album ? 

Maintenant, si je vous dit qu'elle était déjà impressionnante en première partie de Yodelice (j'y étais) et qu'elle fera partie de la soirée à l'Olympia du Festival des Inrocks le 6 Novembre, vous avez encore des doutes ?

Cécile Cassel, alias Hollysiz, ne vous posez pas la question, vous ne risquez pas d'oublier son nom.


samedi 5 octobre 2013

Lisa Stansfield, enfin de retour


Si vous n'avez pas écouté Affection (1989) et Real Love (1991) en boucle à leurs sorties, vous ne pouvez pas comprendre....

Si vous ne l'avez pas entendu reprendre avec une groove jouissisime (attention néologisme) Never gonna gonna give you up de Barry White (non sans lui avoir fait faire un duo de sa propre chanson , All around the world), vous ne pouvez pas comprendre ....

Enfin, après 8 ans d'absence, Lisa Stansfield sort un nouvel album , Seven qui sortira le 28 Octobre.

il est décrit comme un "album de chansons émouvantes et groovy, et des ballades pop qui mettent en valeur la voix unique de Lisa Stansfield".

Lisa l'a co écrit avec son mari Ian Devaney et on annonce les participations de deux jeunes musiciens prometteurs nommés Jerry Hey et JR Robinson qui se seraient illustrés notamment en collaborant avec ....Michael Jackson et Stevie Wonder !

On a hâte !

en attendant, regardez Lisa en concert au Java Jazz Festival




Pour visionner le concert en entier,installez vous bien, c'est par ici

mardi 1 octobre 2013

STING The Last Ship, il sait de quoi il parle

Le voici enfin le nouvel album de Sting, the Last Ship , son premier album de chansons originales en dix ans, ancré dans l'Angleterre industrielle de son enfance .

Pendant ce temps, Sting n'a pas vraiment quitté la scène, entre la réformation scènique de The Police et sa récente tournée best of Back to Bass (son instrument de prédilection) qui vient de s'achever cet été, avec deux années sur les routes et des duos avec, entre autres, Stevie Wonder ou Paul Simon. 

Quant à ses trois derniers disques sortis (voir plus bas), ils ne réunissaient que des reprises de ses propres chansons et de celles d'autres. 

Il faut revenir à 2003 avec Sacred Love (qui n’est sans doute pas son album le plus mémorable) pour retrouver l’artiste en tant que songwriter. Il confie d’ailleurs dans le livret : "Dix ans, c'est long dans la vie d'un auteur-compositeur. J'avais commencé à me demander si j'avais perdu la passion de l'écriture".

C'est un producteur de Broadway qui, en lui suggérant d'écrire sur les ouvriers des arsenaux qui avaient marqué son enfance, a provoqué un déclic. Le père de Sting était ingénieur naval, et c'est donc très inspiré par le sujet, qu'il aurait écrit plus de 40 chansons pour le projet. Suivant les éditions, on en retrouve entre 12 et 20. 

Une comédie musicale sera montée en 2014 à Broadway, à partir de ces chansons. 

The Last Ship raconte l'histoire du démantèlement et de la disparition de l'industrie de la construction navale à Newcastle (sa ville natale) dans les années 80. On suit chanson après chanson, la construction du dernier bateau avant la fermeture du chantier naval. Et les chansons évoquent tant d’images  qu'on a l'impression de voir le musical se jouer devant nous. 

  Les titres composant l'album  explorent une multitude de thèmes universels, y compris la complexité des relations, le passage du temps, les transgressions et la rédemption. Tout un programme ...

Musicalement, on retrouve  à la fois le côté pop teintée de jazz de ses premiers albums et une forme de spiritualité ,déjà très présente sur son disque d’inspiration biblique If on a winter’s night (2009 ) et sur Songs from the labyrinth" (2006), l’ album de reprises de musique baroque du luthiste John Dowland , sans oublier des titres folks d’inspiration quasi celtique.


Attardons-nous sur le sublime Practical arrangement, le premier single, une balade aux arrangements soyeux comme Sting sait si bien les faire  avec cordes et cuivres. Comme sur tous les morceaux lents, tout est dans la retenue et sans excès.

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Je ne saurais que trop vous conseiller l’edition deluxe vendu exclusivement par Amazon où vous retrouverez la version enregistrée en duo avec la voix cristalline de Jo Lawry. 

A l’écoute de titres folks comme   The Last ship  et  Dead Man’s Boots  aux influences celtiques omniprésentes, on voit bien que  Sting a délibérément choisi de s’écarter du  rock qui a fait sa gloire, pour revenir à des styles musicaux traditionnels. Comment ne pas succomber au son des accordéons, cornemuses et autres violons de ces balades qu’on croirait être des traditionnels du nord de l'Angleterre ? Une invitation évidente au voyage …c’est aussi le sens de ce disque si particulier.


Son personnage principal, Gideon est en quelque sorte son double. Il rêve de voyager pour changer de vie.
C'est ce qu'on découvre chanson après chanson. 

Après vous allez beaucoup lire çà et là, qu'il y a dans ce disque quelques chansons de marins qui laissent un peu perplexes mais qui rentrent parfaitement dans le contexte de la comédie musicale. On peut légitimement penser que Sting s'est un peu laissé enfermer dans ce piège. on peut regretter les quelques passages parlés, inhérents au style, et les intonations forcées qui donnent un côté carton pâte à l'histoire. 


On sera tout de même charmé par les harmonies vocales sur Toutes les chansons en duo comme  So to speak avec Becky Unthank ou Peggy's song avec Rachel Unthank. 

On peut aussi regretter quelques chansons de marins un peu limite surtout dans le disque 2 (édition deluxe). Pour autant, je fais partie de ceux qui pensent que  What Have we got en duo avec Jimmy Nail, bien qu'un peu "rustre" fera un morceau très fédérateur sur scène. 


En même temps,   rappelons que l'action se situe à Wallsend, près de Newcastle, la ville où Sting, a grandi avec les ateliers de construction navale pour seul  horizon. Il sait donc de quoi il parle.


Le tout reste donc assez cohérent mais il est sûr que de nombreux fans auraient préféré un album juste magnifiquement jazzy ou plus rock. Mais on sait que l'age a donné à Sting une forme de sagesse et de spiritualité. Peu d’artistes auraient repris des chants bibliques pour en faire un disque (2007), ne l'oublions pas . 


Mon conseil : faites vous votre propre playlist vous trouverez aisément 12 ou 14 morceaux qui régaleront vos oreilles. 

Seul regret : on sait que Sting ne jouera pas ces chansons sur scène. Mais on peut en trouver de nombreuses interprétations sur le net ou regarder l'article d'en dessous.