Tu ne savais pas que le lion Doré avait rugit sur le bureau d'Antoine de Caunes ?
Tellzetruth dénonce sur Twitter les hypocrisies qui rongent notre société trop crédule et/ou trop complaisante.
Notre ambition, ici : Analyser et décortiquer, sans concession et sans langue de bois, l'actualité musicale.
Music was my first love, and it would be my last, Music of the future and Music of the past...
jeudi 31 octobre 2013
Julien Doré au Grand Journal
Tu ne savais pas que le lion Doré avait rugit sur le bureau d'Antoine de Caunes ?
mardi 29 octobre 2013
Julien Doré : chassez le spleen, il reviendra en groovant
Jouant
tantôt sur un côté décalé qu’il affectionne tant (son premier succès, Les limites lui collant tellement à la
peau), tantôt sur le côté dandy underground, Julien Doré bien qu’issu d’un télé crochet, s’est fait depuis le début
de sa carrière, une place à part dans l’univers musical Français.
Après Ersatz en 2008 et Bichon en 2011, son troisième album confirme ce statut.
Intitulé LØVE (lion en danois) avec une
lettre barrée «comme une boussole, mais
aussi comme une cicatrice sur le mot amour
», ce nouveau disque parle évidemment d’amour mais essentiellement de ses
difficultés et des amours déçues, des
séparations et des manques qu’elles entraînent.
La
cicatrice revêt une double signification : elle est le stigmate de la plaie
(la rupture) mais représente aussi une voie vers la guérison.
Et, si le lion évoque évidemment la chevelure du chanteur, la prononciation louve du mot danois est utilisée dans de nombreux textes (la louve ou le loup). Notre chrooner a toujours soigné la sonorité de ses chansons, c'est particulièrement le cas dans ce disque.
Et, si le lion évoque évidemment la chevelure du chanteur, la prononciation louve du mot danois est utilisée dans de nombreux textes (la louve ou le loup). Notre chrooner a toujours soigné la sonorité de ses chansons, c'est particulièrement le cas dans ce disque.
Le premier single Paris Seychelles avait donné le ton, tant au niveau du contenu que du contenant : un son plus groove et une mélancolie ambiante.
Une
chanson sur les illusions de l'amour porté par un texte explicite ("On
s'était dit des choses que l'on ne tiendra pas").
Auteur pour la première fois de la totalité
des textes (mise à part une chanson d’Arman Melies, qui lui avait déjà écrit Laisse Avril en 2011)? le chanteur s’est totalement mis à nu (« l’album est un carnet d’exploration de mes zones intimes », a dit Doré
avec l’humour qu’on lui connait), et démontre
en plus de ceux qu’on lui connaissait déjà, un véritable talent d’écriture.
Une façon
de se montrer plus impudique et d’assumer son écriture en français.
Julien se
raconte comme jamais evoquant l’amour perdu dans Viborg ou encore de l’attente du retour dans On attendra l'hiver : Deux chansons très poignantes et mélancoliques.
Et, ce n’est pas par hasard qu’il
évoque l’ Hotel Thérèse dans le
quartier de l’Opéra à Paris, puisqu’il y a séjourné. « Mon cœur te croyait
morte, toi qui lui a donné la vie » : un texte autobiographique par
excellence, évoquant un « spleen de beuh » qu’on n’a nul mal à
imaginer.
Côté
musique, le disque oscille entre mélodies
souvent joyeuses voire dansantes et chansons
aux orchestrations riches quasi expérimentales, un peu à la manière d’un
Christophe (auquel on l’a souvent comparé).
Cette
ambiance (déjà présente dans Pudding Morphina
sur Ersatz) se retrouve sur Viborg, Porc grillé et surtout sur Corbeau
Blanc : un texte triste évoquant l’idée de solitude parfaitement mis
en valeur par ce type d’orchestration (pour l’anecdote, c’est Christophe qui
lui a inspiré ce titre).
Souvent composées par ses musiciens de scène, avec notamment
Arman Melies , le collectif OMOH (composé de Baptiste Homo et
Clément Agapitos) ou encore Darko, la création sur ce disque ressemble au travail d'un groupe de rock (Julien s’était d’ailleurs produit en 2010 sous le nom Julien Doré and
the Bash)
Les 14
chansons forment un ensemble très cohérent avec des textes plus sombres et
mélancoliques qu’à l’accoutumé : un album mélancolique et sensuel très réussi.
Dans le détail, outre ceux déjà évoqués, c’est le côté dansant qui
l’emporte sur beaucoup de titres.
Habemus Papaye, par exemple, ne pourra pas vous laisser indifférent : un rythme redoutablement
groove et des vocaux chauds et intenses (assurés par les Brigitte) font de ce
titre, parlant de ce qui reste à la fin d’un amour
(« something you left is on my lips ») un des
points culminants du disque. Quant au titre, c’est encore un jeu de mots dont
seul Doré a le secret.
C’est un morceau très différent de ce à quoi l’artiste nous avait habitués jusque-là :
Au milieu de la mélancolie du disque, c’est une chanson très positive comme
pour dire que du chagrin d’amour qu’il a vécu, il ne subsiste que les bons
côtés, les beaux souvenirs.
C’est d’ailleurs là aussi, la grande réussite du disque : le
groove, musique plutôt légère, contraste avec le côté sombre de la rupture
amoureuse.
Fidèle à l'autodérision qu’on lui connait, l’artiste, en
grand fan de foot offre une ode sensuelo-mystique à Michel Platini :
grandiloquent et suave en même temps.
Mettre un texte aussi surréaliste sur un beat presque r’n’b frise le génie : le tout se termine avec une chorale d’enfant pour un We are the world décalé et déjanté.
Mettre un texte aussi surréaliste sur un beat presque r’n’b frise le génie : le tout se termine avec une chorale d’enfant pour un We are the world décalé et déjanté.
Le groove se prolonge avec London nous aime qui évoque les escapades amoureuses de notre héros outre-manche.
Si vous tendez bien l’oreille vous entendrez le mot louve qui fait écho à la
prononciation danoise du titre de l’album. A nouveau, Doré joue sur les mots et
les sonorités.
Quant au Chou Wasabi , son
piano latin et son refrain "Baby I love you less and less because of what
you've done to me" seriné par la délicieuse Micky
Green, il
finira de vous séduire. La charmante australienne insuffle une touche très pop au morceau.
Enfin, pour les fans du son si caractéristique
du ukulélé, on le retrouve avec plaisir sur Heaven,
un des quelques textes en anglais : Une jolie balade mélancolique qui trouve
parfaitement sa place dans l’album.
Terminons par Balto (titre en anglais aussi), qui évoque une maison du sud de
la France où le chanteur a vécu des moments romantiques : on peut sans
doute évoquer la métaphore sous-jacente, le chien évoquant la fidélité par excellence.
Et comme l'histoire qu'il raconte ici ressemble parfois à un jeu de piste , saurez vous retrouver le chasse spleen (grand cru bourgeois exceptionnel du Médoc) cité dans plusieurs chansons ?
Garder le meilleur d'un amour terminé ? avec Julien Doré, chassez le spleen, il reviendra en groovant (je vous le dis)
mercredi 23 octobre 2013
Yodelice, Square eyes, un artiste "carrément" incontournable
Maxime Nucci alias Yodelice est décidément un ovni dans le paysage musical français et son troisième album, Square Eyes, est là pour nous le prouver. Un album puissant, rock et psychédélique, et à la fois très sensible.
Rappelons d’abord qu’après des débuts plutôt commerciaux et conformistes (sur lequel je ne m’étendrais pas), Monsieur Nuccci à l’instar de son ami Mathieu Chedid, s’est crée le personnage de Yodelice, un gaillard chapeauté, barbu et maquillé, évoluant dans le monde imaginaire de Spookland, inspiré par les univers de Jim Jarmusch et Tim Burton.
Une larme dessinée sur sa joue et une guitare acoustique en forme de tête de mort, il a livré en 2009 un premier album étonnant, l’excellent Tree of life, véritable carton poussé par le single encore dans toutes les têtes, Sunday with a flu .
Un disque folk et inspiré qui reste selon moi l’un des 5 meilleurs albums français de 2009, révélation de l'année aux Victoires de la Musique.
Son passage à l'époque dans l’émission Taratata restera dans les annales : je ne dois pas être le seul à avoir couru acheter l’album après l'avoir découvert en formation réduite et acoustique (voir les images plus bas).
Son nouvel album prolonge le virage plus rock, amorcé avec Cardioid en 2010, et continue de nous faire découvrir le pays imaginaire de Spookland.
Yodelice est en tournée et sera à Paris, 3 jours à la Cigale du 20
au 22 Janvier : un artiste à ne pas rater sur scène (moi, j’y serai).
Yodelice est "carrément" en passe de devenir un artiste incontournable. Vous ne pourrez pas dire que l'on ne vous a pas prévenu.
NB : Dois-je vraiment rappeler qu'il a co composé et produit l'excellent premier album de Hollysiz ?
Son nouvel album prolonge le virage plus rock, amorcé avec Cardioid en 2010, et continue de nous faire découvrir le pays imaginaire de Spookland.
Mais, porté par
un public fidèle et grandissant, Square
Eyes montre surtout un musicien encore plus libéré artistiquement, laissant enfin éclore, dans sa musique, ses influences 70’s. C’est un peu comme si il
les assumait plus.
Nulle doute que ce jeune homme s’est essayé à la guitare (et écorché les doigts) en essayant de reproduire la musique de Jimi Hendrix, Led Zeppelin ou Pink Floyd.
Nulle doute que ce jeune homme s’est essayé à la guitare (et écorché les doigts) en essayant de reproduire la musique de Jimi Hendrix, Led Zeppelin ou Pink Floyd.
Le son des claviers (the Answer) est d’ailleurs très
caractéristique des seventies donnant ce
que l’artiste appelle « un aspect production expérimentale » à
l’ensemble. On sait l’artiste compositeur mais aussi arrangeur : avec à
peine 10 ans de carrière artistique, il a su trouver « une texture de son
unique ».
Square Eyes, la
chanson qui donne son titre à l’album, est une sorte de métaphore pour désigner
les accrocs du petit écran. Rappelons que la symbolique de l’œil est très présente
dans la musique de Yodelice (rappelez-vous les yeux dansant du clip More than meet the Eye en 2010), qui
sert tantôt à voir, tantôt à verser des larmes (le maquillage sur sa joue) ou qui
peut porter malheur (le mauvais œil).
Le morceau est quant à lui redoutablement efficace avec ses chœurs féminins et son "I'm a TV show" répété frénétiquement.
Yodelice offre 10 autres chansons qui oscillent entre univers onirique et sonorités plus sombres.
Dès les premières notes de Time, après avoir reconnu la guitare très yodelienne, on se rend
compte que ce disque va être plus dansant que les précédents. Basse et guitare
se renvoient la balle portées par des claviers et des cuivres survitaminés :
une symphonie pychédelique qu’on n'espérait plus longtemps entendre en France.
Une sorte de messe où aucun fidèle ne devrait manquer à l'appel.
Une sorte de messe où aucun fidèle ne devrait manquer à l'appel.
Ce côté dansant et festif donne beaucoup d’enthousiasme au
disque, là où ses deux précédents étaient plus mélancoliques.
Le rythme prend encore de la vitesse et on s’imagine courant en
écoutant Fade away, le premier single :
pas étonnant donc que ce soit le thème qui ait été retenu pour le clip.
Un titre puissant et fédérateur : porté par des
cuivres rugissants et une guitare endiablée, on imagine déjà l'ambiance sur scène.
J’ai eu la chance de vivre l’Olympia en 2012, je sais de quoi je parle !
L'album passe aussi par des morceaux plus lents et introspectifs comme The answer, Like a millions dreams ou another
second et des titres plus punchy comme Happy Crowd et ses claviers enivrants. Un titre court et énergique, forcement taillé pour la scène où son public se fera un plaisir de reprendre les vocaux féminins.
Avec Way back home, on se régalera d'une petite balade folk qui séduira les nostalgiques
de l’ambiance de Tree of life (sometimes, I wish I could play guitar …)
Attardons nous enfin sur Haystack
: expérience psychédélique intense pour le grand bonheur de nos tympans, avec les
ingrédients d’une musique qu’on croyait
disparue (grosse rythmique, cuivres omniprésents) et le bonheur de retrouver
dans les chœurs Marion Cotillard alias Simone (présente sur de nombreux titres).
Le "I'll be the nightmare of your night" devrait longtemps hanter les vôtres....Et si ce titre ne rentre pas dans votre play list, n'insistez pas, je ne vous parle plus !
Le "I'll be the nightmare of your night" devrait longtemps hanter les vôtres....Et si ce titre ne rentre pas dans votre play list, n'insistez pas, je ne vous parle plus !
L’album se conclut par Familiar
Fire, une chanson taillée pour être un single qui se chanterait bien au coin du feu ….ou en
fin de concert, en rappel.
Yodelice est "carrément" en passe de devenir un artiste incontournable. Vous ne pourrez pas dire que l'on ne vous a pas prévenu.
NB : Dois-je vraiment rappeler qu'il a co composé et produit l'excellent premier album de Hollysiz ?
dimanche 13 octobre 2013
Elisa Jo, Colours in my mind, toutes les couleurs d'une soul à la française
Elisa Jo est peut être un nom qui ne vous pas
encore grand-chose, mais croyez-moi, çà ne va pas durer.
Elle a commencé très jeune a poster ses chansons
sur Myspace. Elle a eu la chance de croiser un grand producteur qui séduit, a
produit son premier EP. Il a entendu ses maquettes au hasard d'un studio et a
craqué sur sa voix et sa personnalité.
Extrait de ce 1er EP, vous avez surement déjà entendu Back around son premier single, très
sixties, accompagnée des rappeurs anglais Rizzle Kicks .
On ne peut qu’être sous le charme de sa voix
rocailleuse qui évoque Adèle, Duffy a ou Amy Winehouse
Et là, vous vous êtes dit : encore une jeune
anglaise produite par Mark Ronson.
Quand en plus, on sait qu’elle n’a que 19 ans (âge au combien
symbolique et Adelien), on pense qu’une
telle précocité et maturité vient probablement
d’outre-manche.
Et ben pas du tout : Elisa Jo alias Elisa
Ducret est française, originaire de
Rouen, issue d’un père mélomane et d’une mère anglophile. Elle joue de la
guitare et du piano et a écrit tous ses textes. Ces chansons racontent les
histoires et les chagrins d’amour d’une fille bien dans son époque.
Les musiques ont été composées par David Dauthieux et
par … Benjamin Biolay.
Le musicien de génie a produit son disque et prouve une fois de plus (si c’est vraiment nécessaire)
la richesse de sa palette musicale : ici, c’est de blue-eyed soul qu’il a coloré les chansons
de ElisaJo.
Biolay a assuré les claviers (et trompette) et apporte
le tandem rythmique Denis Benarosh (batterie) et Nicolas Fiszman (basse) pour offrir le meilleur écrin à la musique de
sa protégée. Le résultat est à la fois riche et épuré et terriblement
chaleureux et catchy.
Quelle réussite ! une soul à la française
qui tout au long du disque emprunte toutes les variations de son nuancier.
A l’écoute , on passe donc par une folk soul à la
Kate Nash dans Something you may cure (avec
sa section de cuivres enrhumés et
bridge avec flow hip hop : un bonheur absolu )
à un Oh Boy , pur morceau funk enregistré dans des
conditions quasi live. Pour citer quelque chose d’actuel, on croirait entendre
Incognito, son riff de guitare jouissif et sa rythmique redoutable.
Cette sensation d'écouter une musique live se retrouve sur tout le disque.
Cette sensation d'écouter une musique live se retrouve sur tout le disque.
Dites moi : comment résister aux réminiscences Motown avec
cuivres, cordes et vocaux féminins de Give
me a ring, the Fight ou Steady
Boy (titre taillé pour être un single) ?
tout est là pour prendre un max de plaisir et si
vous ne tapez pas du pied (je me répète) allez vite consulter un ORL. En plus, Elisa
assure elle-même les intros rap où son flow ne peut que finir de vous séduire.
Elisa Jo propose aussi des chansons plus lentes et
mélancoliques, où guitare acoustique et électrique se répondent au diapason avec
les morceaux Milk and honey ( avec
des cordes merveilleusement arrangées), ou encore Real et surtout la sublime Defeated
, empreint d’émotion, racontant l’histoire
d’une rupture. Si ce titre ne vous tire pas des larmes, votre cas est
désespéré, achetez-vous un disque d’Indochine, vous ne méritez pas mieux.
Envie de l’entendre sur du Blues ? Sunnny
days of June et son intro très House
of the Rising Sun ravira vos tympans et vous fera apprécier son phrase
impeccable en anglais et toutes les nuances de son timbre de voix. Un très
grand moment du disque et une production à la perfection.
Voilà, rajoutons qu’elle prénomme Elisheva qui en hébreu signifie dieu est promesse : la
promesse que Benjamin Biolay ne s’est pas trompé et qu’on n’a pas fini
d’entendre parler de Elisa Jo.
jeudi 10 octobre 2013
Hollysiz, My name is ...vous ne risquez pas d'oublier son nom
Si vous n’avez pas adoré et dansé sur son titre Come back to
me cet été, c’est que :
- soit vous devez changer de sonotone,
- soit que vous avez trop de titres de Jenifer ou M Pokora dans votre baladeur.
La voilà donc, Cecile Cassel, alias Hollysiz, qui déboule
telle une tornade avec son premier album. Un album résolument rock pop electro, ultra efficace, avec un son
live et très eighties.
Mais, attention, ce sont
les Dieux de la new wave des 80’s que la miss a convoqué.
Quand on pense que Cécile s’est entouré de Yodelice à la
production et de Monsieur David Bascombe au mix (regardez sur vos disques de
Depeche Mode et de Tears for Fears, si ce nom ne vous dit rien) on comprend tout de suite où elle a voulu nous emmener : rassurez là, si vous la connaissez, elle a bigrement bien
fait !
Mais ce n’est pas une énième comédienne qui passe à la
chanson : Un peu à la manière de Lou Doilon, Cécile a travaillé, fait de
la scène, écrit ses propres chansons (et même appris à faire des claquettes
pour son premier clip, Come back to me).
Elle a écrit tous les textes et co composé les musiques avec
Yodelice et les Brigitte, des artistes dont elle a assuré les premières parties
en 2012. Ours (fils de Alain Souchon) l’a aussi aidé à la composition du
dernier des 12 titres de My name is.
Alors ce premier album, il est comment ? Une bombe
electro pop, ultra énergique, est ce qui le définit le mieux.
Il démarre avec un Better
than today avec une guitare omniprésente et mise en avant par Mr Nucci
(alias Yodelice) qui n’est pas sans rappeler The Cure, des vocaux doublés et des handclaps
savoureusement eighties.
On retrouve ce son de guitare et cet esprit live sur the Fall, également. et cette guitare est encore
plus épaisse sur Ok où l’esprit de
Kim Wilde a été convoqué à n’en pas douter.
Et plus le disque se déroule et plus on se régale : 12 titres jouissifs, le
genre de disque qui fait du bien et où l’artistique a primé sur le marketting.
Elle aurait d’ailleurs pu jouer sur son nom et son hérédité
(fille de, demi sœur de), mais non, sa musique est la vedette.
Ce nom de scène , c’est
un personnage, un double qui lui permet tout. Elle a dit : "Je voulais que les gens commencent à écouter la musique ....je me suis mise dans un coin et me suis transformée en Super héroïne. On ose tout quand on a une cape sur le dos"
Son disque est un hommage aux artistes qui sont ses influences : D'ailleurs, on l’imaginerait taper le duo avec Beth Ditto de Gossip sur
Sponge Friend, et à l’écoute de Miss Know it all, on peut supposer que
les CD de Massive Attack ou
Portishead étaient empilés sur l’étagère Ikea dans sa chambre.
.....Qui fait ce type de trip hop en France ? ....qui a vraiment réussi son premier album ?
Maintenant, si je vous dit qu'elle était déjà impressionnante en première partie de Yodelice (j'y étais) et qu'elle fera partie de la soirée à l'Olympia du Festival des Inrocks le 6 Novembre, vous avez encore des doutes ?
Cécile Cassel, alias Hollysiz, ne vous posez pas la question, vous ne risquez pas d'oublier son nom.
samedi 5 octobre 2013
Lisa Stansfield, enfin de retour
Si vous n'avez pas écouté Affection (1989) et Real Love (1991) en boucle à leurs sorties, vous ne pouvez pas comprendre....
Si vous ne l'avez pas entendu reprendre avec une groove jouissisime (attention néologisme) Never gonna gonna give you up de Barry White (non sans lui avoir fait faire un duo de sa propre chanson , All around the world), vous ne pouvez pas comprendre ....
Enfin, après 8 ans d'absence, Lisa Stansfield sort un nouvel album , Seven qui sortira le 28 Octobre.
il est décrit comme un "album de chansons émouvantes et groovy, et des ballades pop qui mettent en valeur la voix unique de Lisa Stansfield".
Lisa l'a co écrit avec son mari Ian Devaney et on annonce les participations de deux jeunes musiciens prometteurs nommés Jerry Hey et JR Robinson qui se seraient illustrés notamment en collaborant avec ....Michael Jackson et Stevie Wonder !
On a hâte !
en attendant, regardez Lisa en concert au Java Jazz Festival
Pour visionner le concert en entier,installez vous bien, c'est par ici
mardi 1 octobre 2013
STING The Last Ship, il sait de quoi il parle
Le voici enfin le nouvel album de Sting, the Last Ship , son premier album de chansons originales en dix ans, ancré dans l'Angleterre industrielle de son enfance .
Pendant ce temps, Sting n'a pas vraiment quitté la scène, entre la réformation scènique de The Police et sa récente tournée best of Back to Bass (son instrument de prédilection) qui vient de s'achever cet été, avec deux années sur les routes et des duos avec, entre autres, Stevie Wonder ou Paul Simon.
Quant à ses trois derniers disques sortis (voir plus bas), ils ne réunissaient que des reprises de ses propres chansons et de celles d'autres.
Il faut revenir à 2003 avec Sacred Love (qui n’est sans doute pas son album le plus mémorable) pour retrouver l’artiste en tant que songwriter. Il confie d’ailleurs dans le livret : "Dix ans, c'est long dans la vie d'un auteur-compositeur. J'avais commencé à me demander si j'avais perdu la passion de l'écriture".
C'est un producteur de Broadway qui, en lui suggérant d'écrire sur les ouvriers des arsenaux qui avaient marqué son enfance, a provoqué un déclic. Le père de Sting était ingénieur naval, et c'est donc très inspiré par le sujet, qu'il aurait écrit plus de 40 chansons pour le projet. Suivant les éditions, on en retrouve entre 12 et 20.
Une comédie musicale sera montée en 2014 à Broadway, à partir de ces chansons.
Une comédie musicale sera montée en 2014 à Broadway, à partir de ces chansons.
The Last Ship raconte l'histoire du démantèlement et de la disparition de l'industrie de la construction navale à Newcastle (sa ville natale) dans les années 80. On suit chanson après chanson, la construction du dernier bateau avant la fermeture du chantier naval. Et les chansons évoquent tant d’images qu'on a l'impression de voir le musical se jouer devant nous.
Les titres composant l'album explorent une multitude de thèmes universels, y compris la complexité des relations, le passage du temps, les transgressions et la rédemption. Tout un programme ...
Les titres composant l'album explorent une multitude de thèmes universels, y compris la complexité des relations, le passage du temps, les transgressions et la rédemption. Tout un programme ...
Musicalement, on retrouve à la fois le côté pop teintée de jazz de ses premiers albums et une forme de spiritualité ,déjà très présente sur son disque d’inspiration biblique If on a winter’s night (2009 ) et sur Songs from the labyrinth" (2006), l’ album de reprises de musique baroque du luthiste John Dowland , sans oublier des titres folks d’inspiration quasi celtique.
Attardons-nous sur le sublime Practical arrangement, le premier single, une balade aux arrangements soyeux comme Sting sait si bien les faire avec cordes et cuivres. Comme sur tous les morceaux lents, tout est dans la retenue et sans excès.
Je ne saurais que trop vous conseiller l’edition deluxe vendu exclusivement par Amazon où vous retrouverez la version enregistrée en duo avec la voix cristalline de Jo Lawry.
A l’écoute de titres folks comme The Last ship et Dead Man’s Boots aux influences celtiques omniprésentes, on voit bien que Sting a délibérément choisi de s’écarter du rock qui a fait sa gloire, pour revenir à des styles musicaux traditionnels. Comment ne pas succomber au son des accordéons, cornemuses et autres violons de ces balades qu’on croirait être des traditionnels du nord de l'Angleterre ? Une invitation évidente au voyage …c’est aussi le sens de ce disque si particulier.
Son personnage principal, Gideon est en quelque sorte son double. Il rêve de voyager pour changer de vie.C'est ce qu'on découvre chanson après chanson.
Après vous allez beaucoup lire çà et là, qu'il y a dans ce disque quelques chansons de marins qui laissent un peu perplexes mais qui rentrent parfaitement dans le contexte de la comédie musicale. On peut légitimement penser que Sting s'est un peu laissé enfermer dans ce piège. on peut regretter les quelques passages parlés, inhérents au style, et les intonations forcées qui donnent un côté carton pâte à l'histoire.
On sera tout de même charmé par les harmonies vocales sur Toutes les chansons en duo comme So to speak avec Becky Unthank ou Peggy's song avec Rachel Unthank.
On peut aussi regretter quelques chansons de marins un peu limite surtout dans le disque 2 (édition deluxe). Pour autant, je fais partie de ceux qui pensent que What Have we got en duo avec Jimmy Nail, bien qu'un peu "rustre" fera un morceau très fédérateur sur scène.
En même temps, rappelons que l'action se situe à Wallsend, près de Newcastle, la ville où Sting, a grandi avec les ateliers de construction navale pour seul horizon. Il sait donc de quoi il parle.
Le tout reste donc assez cohérent mais il est sûr que de nombreux fans auraient préféré un album juste magnifiquement jazzy ou plus rock. Mais on sait que l'age a donné à Sting une forme de sagesse et de spiritualité. Peu d’artistes auraient repris des chants bibliques pour en faire un disque (2007), ne l'oublions pas .
Mon conseil : faites vous votre propre playlist vous trouverez aisément 12 ou 14 morceaux qui régaleront vos oreilles.
Seul regret : on sait que Sting ne jouera pas ces chansons sur scène. Mais on peut en trouver de nombreuses interprétations sur le net ou regarder l'article d'en dessous.
Seul regret : on sait que Sting ne jouera pas ces chansons sur scène. Mais on peut en trouver de nombreuses interprétations sur le net ou regarder l'article d'en dessous.
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