mardi 1 octobre 2013

STING The Last Ship, il sait de quoi il parle

Le voici enfin le nouvel album de Sting, the Last Ship , son premier album de chansons originales en dix ans, ancré dans l'Angleterre industrielle de son enfance .

Pendant ce temps, Sting n'a pas vraiment quitté la scène, entre la réformation scènique de The Police et sa récente tournée best of Back to Bass (son instrument de prédilection) qui vient de s'achever cet été, avec deux années sur les routes et des duos avec, entre autres, Stevie Wonder ou Paul Simon. 

Quant à ses trois derniers disques sortis (voir plus bas), ils ne réunissaient que des reprises de ses propres chansons et de celles d'autres. 

Il faut revenir à 2003 avec Sacred Love (qui n’est sans doute pas son album le plus mémorable) pour retrouver l’artiste en tant que songwriter. Il confie d’ailleurs dans le livret : "Dix ans, c'est long dans la vie d'un auteur-compositeur. J'avais commencé à me demander si j'avais perdu la passion de l'écriture".

C'est un producteur de Broadway qui, en lui suggérant d'écrire sur les ouvriers des arsenaux qui avaient marqué son enfance, a provoqué un déclic. Le père de Sting était ingénieur naval, et c'est donc très inspiré par le sujet, qu'il aurait écrit plus de 40 chansons pour le projet. Suivant les éditions, on en retrouve entre 12 et 20. 

Une comédie musicale sera montée en 2014 à Broadway, à partir de ces chansons. 

The Last Ship raconte l'histoire du démantèlement et de la disparition de l'industrie de la construction navale à Newcastle (sa ville natale) dans les années 80. On suit chanson après chanson, la construction du dernier bateau avant la fermeture du chantier naval. Et les chansons évoquent tant d’images  qu'on a l'impression de voir le musical se jouer devant nous. 

  Les titres composant l'album  explorent une multitude de thèmes universels, y compris la complexité des relations, le passage du temps, les transgressions et la rédemption. Tout un programme ...

Musicalement, on retrouve  à la fois le côté pop teintée de jazz de ses premiers albums et une forme de spiritualité ,déjà très présente sur son disque d’inspiration biblique If on a winter’s night (2009 ) et sur Songs from the labyrinth" (2006), l’ album de reprises de musique baroque du luthiste John Dowland , sans oublier des titres folks d’inspiration quasi celtique.


Attardons-nous sur le sublime Practical arrangement, le premier single, une balade aux arrangements soyeux comme Sting sait si bien les faire  avec cordes et cuivres. Comme sur tous les morceaux lents, tout est dans la retenue et sans excès.

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Je ne saurais que trop vous conseiller l’edition deluxe vendu exclusivement par Amazon où vous retrouverez la version enregistrée en duo avec la voix cristalline de Jo Lawry. 

A l’écoute de titres folks comme   The Last ship  et  Dead Man’s Boots  aux influences celtiques omniprésentes, on voit bien que  Sting a délibérément choisi de s’écarter du  rock qui a fait sa gloire, pour revenir à des styles musicaux traditionnels. Comment ne pas succomber au son des accordéons, cornemuses et autres violons de ces balades qu’on croirait être des traditionnels du nord de l'Angleterre ? Une invitation évidente au voyage …c’est aussi le sens de ce disque si particulier.


Son personnage principal, Gideon est en quelque sorte son double. Il rêve de voyager pour changer de vie.
C'est ce qu'on découvre chanson après chanson. 

Après vous allez beaucoup lire çà et là, qu'il y a dans ce disque quelques chansons de marins qui laissent un peu perplexes mais qui rentrent parfaitement dans le contexte de la comédie musicale. On peut légitimement penser que Sting s'est un peu laissé enfermer dans ce piège. on peut regretter les quelques passages parlés, inhérents au style, et les intonations forcées qui donnent un côté carton pâte à l'histoire. 


On sera tout de même charmé par les harmonies vocales sur Toutes les chansons en duo comme  So to speak avec Becky Unthank ou Peggy's song avec Rachel Unthank. 

On peut aussi regretter quelques chansons de marins un peu limite surtout dans le disque 2 (édition deluxe). Pour autant, je fais partie de ceux qui pensent que  What Have we got en duo avec Jimmy Nail, bien qu'un peu "rustre" fera un morceau très fédérateur sur scène. 


En même temps,   rappelons que l'action se situe à Wallsend, près de Newcastle, la ville où Sting, a grandi avec les ateliers de construction navale pour seul  horizon. Il sait donc de quoi il parle.


Le tout reste donc assez cohérent mais il est sûr que de nombreux fans auraient préféré un album juste magnifiquement jazzy ou plus rock. Mais on sait que l'age a donné à Sting une forme de sagesse et de spiritualité. Peu d’artistes auraient repris des chants bibliques pour en faire un disque (2007), ne l'oublions pas . 


Mon conseil : faites vous votre propre playlist vous trouverez aisément 12 ou 14 morceaux qui régaleront vos oreilles. 

Seul regret : on sait que Sting ne jouera pas ces chansons sur scène. Mais on peut en trouver de nombreuses interprétations sur le net ou regarder l'article d'en dessous. 

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