mercredi 23 octobre 2013

Yodelice, Square eyes, un artiste "carrément" incontournable

Maxime Nucci alias Yodelice est décidément un ovni dans le paysage musical français et son troisième album, Square Eyes, est là pour nous le prouver. Un album puissant, rock et psychédélique, et à la fois très sensible.

Rappelons d’abord qu’après des débuts plutôt  commerciaux et conformistes (sur lequel je ne m’étendrais pas), Monsieur Nuccci à l’instar de son ami Mathieu Chedid, s’est crée le personnage de Yodelice, un gaillard chapeauté, barbu et maquillé, évoluant dans le monde imaginaire de Spookland, inspiré par les univers de Jim Jarmusch et Tim Burton.

Une larme dessinée sur sa joue et une guitare acoustique en forme de tête de mort, il a livré en 2009 un  premier album étonnant, l’excellent Tree of life, véritable carton poussé par le single encore dans toutes les têtes,  Sunday with a flu .

Un disque folk et  inspiré qui reste selon moi l’un des 5 meilleurs albums français de 2009, révélation de l'année aux Victoires de la Musique. 

Son passage à l'époque dans l’émission Taratata  restera dans les annales : je ne dois pas être le seul à avoir couru acheter l’album après l'avoir découvert en formation réduite et acoustique (voir les images plus bas).

Son nouvel album prolonge le virage plus rock, amorcé avec Cardioid en 2010, et continue de nous faire découvrir le pays imaginaire de Spookland.

Mais, porté par un public fidèle et grandissant, Square Eyes montre surtout un  musicien encore plus libéré artistiquement, laissant enfin éclore, dans sa musique, ses influences 70’s. C’est un peu comme si il les assumait plus. 
Nulle doute que  ce jeune homme s’est essayé à la guitare (et écorché les doigts) en essayant  de reproduire la musique de Jimi Hendrix, Led Zeppelin ou Pink Floyd. 

Le son des claviers (the Answer) est d’ailleurs  très caractéristique des seventies  donnant ce que l’artiste appelle « un aspect production expérimentale » à l’ensemble. On sait l’artiste compositeur mais aussi arrangeur : avec à peine 10 ans de carrière artistique, il a su trouver « une texture de son unique ».

Square Eyes, la chanson qui donne son titre à l’album, est une sorte de métaphore pour désigner les accrocs du petit écran. Rappelons que la symbolique de l’œil est très présente dans la musique de Yodelice (rappelez-vous les yeux dansant du clip More than meet the Eye en 2010), qui sert tantôt à voir, tantôt à verser des larmes (le maquillage sur sa joue) ou qui peut porter malheur (le mauvais œil).

Le morceau est quant à lui redoutablement efficace avec ses chœurs féminins et son "I'm a TV show" répété frénétiquement. 

Yodelice offre 10 autres chansons qui oscillent entre univers onirique et sonorités plus sombres.

Dès les premières notes de Time, après avoir reconnu la guitare très yodelienne, on se rend compte que ce disque va être plus dansant que les précédents. Basse et guitare se renvoient la balle portées par des claviers et des cuivres survitaminés : une symphonie pychédelique qu’on n'espérait plus longtemps entendre en France.

Une sorte de messe où aucun fidèle ne devrait manquer à l'appel. 

Ce côté dansant et festif donne beaucoup d’enthousiasme au disque, là où ses deux précédents étaient plus mélancoliques.

Le rythme prend encore de la vitesse et on s’imagine courant en écoutant Fade away, le premier single : pas étonnant donc que ce soit le thème qui ait été retenu pour le clip.




Un titre puissant et fédérateur : porté par des cuivres rugissants et une guitare endiablée, on imagine déjà l'ambiance sur scène. J’ai eu la chance de vivre l’Olympia en 2012, je sais de quoi je parle !

L'album passe aussi par des morceaux plus lents et introspectifs comme The answer, Like a millions dreams ou another second et des titres plus punchy comme  Happy Crowd et ses claviers enivrants. Un titre court et énergique, forcement taillé pour la scène où son public se fera un plaisir de reprendre les vocaux féminins. 

Avec Way back home, on se régalera d'une petite balade folk qui séduira les nostalgiques de l’ambiance de Tree of life (sometimes, I wish I could play guitar …)

Attardons nous enfin sur Haystack : expérience psychédélique intense pour le grand bonheur de nos tympans, avec les ingrédients  d’une musique qu’on croyait disparue (grosse rythmique, cuivres omniprésents) et le bonheur de retrouver dans les chœurs Marion Cotillard alias Simone (présente sur de nombreux titres). 

 Le "I'll be the nightmare of your night" devrait longtemps hanter les vôtres....Et si ce  titre ne rentre pas dans votre play list, n'insistez pas, je ne vous parle plus !

L’album se conclut par Familiar Fire, une chanson taillée pour être un single  qui se chanterait bien au coin du feu ….ou en fin de concert, en rappel.

Yodelice est en tournée et sera à Paris, 3 jours à la Cigale du 20 au 22 Janvier : un artiste à ne pas rater sur scène (moi, j’y serai).

Yodelice est "carrément" en passe de devenir un artiste incontournable. Vous ne pourrez pas dire que l'on ne vous a pas prévenu.

NB :  Dois-je vraiment rappeler qu'il a co composé et produit l'excellent premier album de Hollysiz ?


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