jeudi 23 mai 2013

DAFT PUNK, nouvel album : Simple et Funky, Let's Groove Tonight

DAFT PUNK Random Access memory : Simple et Funky

Si j’ai attendu jusqu’à aujourd’hui pour vous donner mon avis sur Random Access Memory, c'est parce que je n’ai pas souhaité le pré écouter en ligne : je voulais acheter le disque et le passer en boucle pour m’en imprégner.

Vous savez également que je ne suis pas du genre à descendre un disque sous pretexte qu’il est très attendu, que les Daft Punk sont les rois du marketing ou qu’ils ne se renouvèleraient pas.
Autant vous le dire tout de suite, ce disque est, à l’image de ce qu’on a entendu avec le 1er single (voir l'article), un véritable chef d’œuvre, la renaissance du Funk des années 80 (à peine) lifté à la sauce électronique.

Deux mots résument à eux seuls l’album : Simple et Funky  (çà vous rappelle pas une certaine alliance ….).
Il s’écoute d’une traite, avec une furieuse envie de taper du pied (après s'être racheté une paire de Stan Smith), clappez des mains, bouger son corps, et danser sur son bureau entre l’écran, le clavier et la souris…

On est dedans dès le morceau d’ouverture Give Life back  to Music. J’avais déjà évoqué l’âme de MJ qui planait sur le single Get Lucky. En l'écoutant, on croirait revoir le clip de Billie Jean avec le pantalon trop court et les dalles qui s’allument l’une après l’autre…
Give Life Back To Music est une sorte de feuille de route funky, donnant le ton à tout le reste de l’album et sonnant comme un slogan idéaliste : remettre un peu de fun et de funk dans ce monde trop triste et en crise.

Tout est là, tout est en place dès les premières mesures : le rythme si caractéristique de la guitare, la grosse basse omniprésente, les synthés limite vintage, les cuivres et les cordes, la voix vocoder et les sublimes vocaux. Votre disque est dans la platine et votre esprit vient de faire un bon en arrière de 30 ans (et il en redemande !)

 Let’s Groove tonight ! …

Pour produire un tel prodige, le duo a pris un casting de rêve (regardez vos vieux vinyles, vous connaissez tous ces noms) : Paul Jackon Jr à la guitare, Nathan East à la basse, John Robinson ou Omar Hakim à la batterie, sans parler des sections de cuivres et de cordes ....et des autres guests stars suivantes ...

Et quels guests ! Comment parler de ces autres redoutables collaborations ? Rendez-vous compte :

· Demander à Monsieur Nile Rodgers de venir jouer de sa mythique guitare sur l'album au lieu de la sampler (imaginez-vous seulement le nombre d'artistes qui devaient en rêver ?). Ces riffs ont tellement marqué nos mémoires que les retrouver, si caractéristiques et si funky provoquent une jouissive émotion indescriptible. Et, on peut imaginer que si Bernard Edwards était encore parmi nous, il serait venu l'accompagner à la  basse...

· Aller chercher Giorgio Moroder, le parrain du Disco, pour rendre hommage au courant musical et à son godfather.
 Moroder parle tout au long de ce morceau (Giorgio by Moroder) tant hypnotique qu’onirique : une odyssée de 9'05 qui remonte toute l’histoire du Disco et du funk, des années 70 à  nos jours.
On croirait voir Moroder interviewé, avec derrière lui les images d'archives de sa vie,  qui parle de son enfance, de l'apprentissage de la guitare et de la découverte des synthétiseurs qui deviendraient le son du futur.
Le thème musical n'est d'ailleurs pas sans rappeler la BO de Midnight Express, signée par le maitre.

· Convoquer Paul Williams, grand et respecté songwriter, pour  travailler avec eux : imaginez nos deux héros casqués partageant leurs idées avec cet auteur d’une incroyable longévité, depuis le  David Bowie période Honky Dory (1974)  jusqu’au plus récent coup de main donné aux  très disco Scissor Sisters.
Il participe au morceau Touch qui est sans doute le  plus grand aboutissement de cet album (8'19, on n’aura même pas besoin de faire une version 12").
Sa voix est délicieusement vintage et terriblement sensuelle. Si vous ne ressentez rien (dans votre corps) en l'écoutant, consulter rapidement votre ORL ou votre neurologue.

· Que dire enfin des performances ultra charismatiques de Pharell Williams : Get Lucky est et sera le tube qui nous fera danser tout l’été mais Lose Yourself to dance, leur 2e collaboration est encore meilleure.
Une énorme  tuerie funk avec une  musique qui  n’est pas sans rappeler lointainement Cargo du Nuit d’Axel Bauer.
....et notre Pharell, finalement le meilleur chanteur de Funk des années 2000 (celui-là même qui a donné la voie à Robin Thicke) martèle en boucle qu’il veut se perdre dans la danse. On a qu’une envie, le suivre ….et on peut imaginer qu’il n’est pas prêt, non plus,  de perdre son aura auprès des jeunes femmes qui aimeront bouger leur corps en l’écoutant….

· Quant à Julian Casablancas qui pose sa voix sur Instant Crush, sorte de rencontre du grooving type  entre le rock des Strokes et la disco electro des DP : une autre grande réussite. La voix de Casablancas semble venir de l’Espace,  donnant un charme tout particulier au morceau.

Rappelons que toutes ces grandes personnalités ne se sont pas faites prier pour participer ...

Les autres morceaux (avec encore 2 autres collaborations) complètent le tableau de ce monument de Funk estampillé 2013.

Le dernier DAFT PUNK : Un grand cru, un disque de garde et de consommation immédiate, qui se bonifiera avec le temps …..bien qu’il soit déjà excellent aujourd’hui !

En 2007, un journal anglais avait titré à propose du D.A.N.C.E de  Justice : Est-ce que ce duo français a réussi le grand morceau de dance de l’année ? La réponse est oui.
Aujourd’hui, on peut dire que Daft Punk a réussi le plus brillant hommage au funk des années 80 et à MJ : tout le monde l'attendait.

D'ailleurs, si vous achetez le double vinyle (incluant un code pour télécharger l’album),vous vivrez une sacrée émotion en retournant la pochette , et comme pour moi,  la machine à souvenir se mettra en marche :





en voyant le lettré des titres du disque, vous vous reverrez, tenant pour la première fois dans les mains la pochette de Thriller en 1982….vous verserez alors, sans doute, une larme en souvenir du bon vieux temps …
… où vous n’aviez pas encore cette charmante petite brioche (c’est bien comme çà que votre femme appelle votre petit ventre …?)

Une chose est sûre, il va être très difficile de choisir les singles ou alors il va falloir faire comme  pour Thriller et extraire 6 ou 7 morceaux de cet album.

J'te raconte pas comment on va se régaler ...J'ai bien fait de racheter des Stan Smith.

A mon âge, on peut encore rentrer en boite ...(si je rentre mon ventre) ?



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